Sortie adultes au rocher St Barthélémy : la recette de la réussite

Ce week-end, ils étaient 24 grimpeur·ses du club à apprécier bronzer sur les parois du rocher St Barthélémy, sur la bien nommée corniche d’or, entre Mandelieu et St Raphaël. 24 grimpeur·ses de niveaux divers, certains à l’expérience confirmée, d’autres qui découvraient l’activité quelques semaines auparavant.

En tant qu’encadrant et responsable, une telle sortie, ça ne s’improvise pas à la dernière minute. Cela demande beaucoup de préparation et une vision à long terme. Depuis 3 ans le club organise, en plus de son légendaire stage de l’Ascension, un cycle grandes voies de 5 sorties dans l’année dont le but est de former des adhérent·es à l’autonomie en paroi. Une bonne partie de ces gens expérimentés, dans un pur élan de générosité, ont donc choisi d’offrir de leur temps et de leur savoir pour aider à guider ceux qui découvraient l’activité. Un grand merci donc à Djé, Jean-Luc, Philippe, Xav, JP, Brice, Cécile, Julien, Matthieu et Alexis pour avoir patiemment pris sous votre aile les camarades.

Nous avions organisé deux sessions au gymnase pour initier aux manips d’assurage du haut et de rappel mais on sait bien que c’est loin d’être suffisant pour être à l’aise et éviter les erreurs. Le jeu pour moi était donc d’organiser des cordées avec un grimpeur autonome à chaque fois, tout en gérant les choix des voies de chacun et le niveau de difficulté, sans faire d’embouteillages trop important ! Un joli casse-tête que Julien m’a aidé à résoudre la veille, histoire de ne pas perdre trop de temps au pied des voies. Je tiens aussi ici à remercier les ouvreurs des  voies de niveau abordable et plutôt bien équipées ! Elles traversent des systèmes de vires et terrasses qui rendent la supervision et l’adaptation pas trop compliquées, c’est vraiment super !

Il est donc 9h30 lorsque nous arrivons sur place, le soleil nous illumine de ses doux rayons matinaux et la mer agitée témoigne qu’ici le vent a soufflé fort ces derniers jours. Après la distribution des dégaines, des dynaloops, des systèmes d’assurage, des casques et des indispensables mousquetons de sécurité, nous voilà partis à 26 en file indienne sur la courte marche d’approche nous menant aux pieds des différentes grandes voies. D’autres cordées du CAF de Montauroux ont les mêmes ambitions que nous et, ayant lu mon post sur Facebook prévenant qu’on allait être très nombreux,  sont arrivés quelques minutes avant, nous offrant le temps de réviser une dernière fois les manips histoire de se rassurer et de limiter les erreurs possibles.

Enfin, nos premiers de cordée s’élancent. Sigrid montre l’exemple dans la première longueur en 5c de Nabetse Orevilo en enchaînant brillamment. Là-haut elle construit son premier relais puis fait signe à Olivier et à Julien qu’ils sont assurés et qu’ils peuvent la rejoindre. Ils sont suivis par Matthieu, Florian et Hélène. Cette dernière commence devant et se joue avec facilité de ce caillou en apparence glissant.

Dans la voie juste à gauche, la plus facile et la plus centrale du secteur et donc la plus embouteillée, le groupion du Griffon, Cécile est sur les talons d’une cordée du CAF et assure ses deux copines Isa et Delph qui suivront tranquillement en second tout au long de la journée afin de pouvoir sereinement profiter du paysage et ainsi rajouter un maître mot à cette journée : hédonisme ! Je profite de ce premier ascenceur pour monter sur la première terrasse d’où j’ai également accès au R4 Du tracas jusqu’au cou et au R2 de Nabetse Orevilo.

Le premier de cordée de la cordée Pinelli en la personne de Jean arrive au R1 du Croupion et organise l’assurage de Michèle pendant que Cécile file dans la L2 pour laisser de la place.
Une cordée chassant l’autre, c’est Michèle qui repart en tête dans la L2 pour une première fois de sa longue vie de grimpeuse ! Quelle fierté ! Delph l’attend au R2 pour vérifier son relais pendant que la dernière cordée du croupion arrive au R1 avec Thomas qui construit avec brio son premier relais pour assurer Sabine et Yannick, dernier à quitter le plancher des vaches.

Pendant ce temps Olivier, qui a pris la tête dans Nabetse engage tellement fort qu’il choit comme s’il était au gymnase. Une chute parfaitement enrayée par sa douce Sigrid, bravo à tous les deux ! Après quelques efforts, il arrive à bout de ce 6a+ et construit son relais devant mes yeux.

Juste à côté, Philippe est déjà à son R4 car le Tracas part de plus bas que les autres. Il est en cordée avec Jean-Luc, compagnon de toujours, et ont pour consigne de vérifier les manips d’Eponine et David derrière eux, sous la supervision d’Alexis. Eponine qui, par ailleurs, fait sa première voie en tête sur du caillou et apprend à poser des dégaines ! Tout va bien de ce côté.

A notre gauche, on observe Roxane qui a attaqué en tête la première longueur en 5b de Comité d’aide aux français. Participante du cycle gv depuis cette année et d’une motivation redoutable, je ne me fais pas de souci. Rejointe par Brice et JP, ce dernier prend la suite dans la L2 et nous offre un beau spectacle dans un 6a+ court, intense et bien scuplté.

Encore plus à gauche, c’est la cordée Djé, Xav et Thibaud qui s’attaque à l’aile du sphinx. Thibaud a bien suivi les cours et construit les relais des premières longueurs les plus faciles.

Désormais, la totalité des cordées a pris de la hauteur et lorsque nous levons les yeux nous apercevons au dessus de nos têtes le sommet de nos voies et tout un tas d’individus tentant d’y parvenir tels des fourmis essayant de s’extraire d’un piège. Yannick étant arrivé sur la première terrasse, je le laisse gérer les cordées qui arrivent pour en profiter pour monter au R2 du croupion, préclipper les deux premières dégaines pour Sabine qui va partir en tête, et corriger les erreurs de Michèle/Delph.

Matthieu qui a pris la tête dans Nabetse arrive avec peine au deuxième relais, non sans un peu d’aide de Julien et après quelques problèmes de communication avec sa cordée parvient à faire monter ses compagnons Hélène et Florian qui arrivent épuisés et les mains en sang ! Un peu dur le 6a+ !

J’attends Sabine puis je rejoins Michèle et Isa au R3 pour expliquer comment sangler un becquet. De là, on voit arriver tranquillement Xav depuis un 6a, puis Thibaud et Djé. Tout se passe bien de leur côté. Brice est en tête dans la longueur de transition et cherche un peu son itinéraire mais finit par comprendre où il doit aller alors que je redescends en rappel pour me poster sur la deuxième terrase d’où je peux voir plein de monde et de relais. Jean est dans la 4ème longueur du croupion alors que Cécile, Delph et Isa sont déjà en haut. Je demande à Cécile de redescendre au R4 pour vérfier Jean : nickel.

Sabine, pleine de bonne volonté, prend la tête la L3 et elle aussi a le droit d’utiliser ses nouvelles connaissances pour fabriquer son relais sous le regard aiguisé de Michèle. David dirait qu’elle vient de gagner des points XP !

Au niveau de la terrasse, Jean-Luc débarque puis Philippe. Derrière eux, c’est Epo qui a l’air de prendre son pied. A côté d’eux, Sigrid consrtuit consciencieusement son relais puir assure Julien et Olivier. Après une mini transition, la cordée poursuit dans une superbe envolée de 42m leadée par Oliv.

Florian les suit de près et malgré les efforts de la longueur précédente, reste bien concentré. Arrivés au pied du long 5b, Hélène, qui a déjà bien donné, se demande si elle est capable de le parcourir en tête. Après avoir glané quelques informations auprès des précédents répétiteurs, rassurée, elle se lance. La première section est la plus difficile mais sa technique lui permet de passer. La suite n’est que plaisir et Yannick, qui était descendu pour la soutenir depuis le haut, discute avec elle autour du sujet de sa thèse : l’eau sur terre ou un truc comme ça. Là-haut, Julien les attend presque déçu de ne pas avoir eu à faire de manip plus complexe que d’ordinaire, lui qui s’intéresse de très près à tout ça.

Les cordées parviennent progressivement au sommet. Michèle fait la dernière longueur en tête, Djé, Xav et Thibaud se rétablissent à la cime. Thomas a repris la tête et c’est dorénavant une formalité pour lui de grimper au dessus du point et de construire des relais et assurer Sabine et Yannick. Le couple Gouix et Julien arrivent également et Florian randonne le crux de la dernière longueur et permet à sa cordée de sortir également.

Sur la gauche JP a tenu son rôle de leader à merveille, il est désormais au sommet et assure Roxane et Brice pour la dernière longueur. Roxane, habituellement si joviale, a perdu son sens de l’humour mais non sans explication. Cette dernière est dans le 6b terminal, une difficulté intrinsèquement déjà difficile mais si l’on ajoute la fatigue des longueurs précédentes plus les 100 mètres de gaz qu’elle a sous les fesses on peut aisément comprendre son malaise. À force d’acharnement son opiniâtreté vainc et elle se retrouve tout là haut avec JP à assurer Brice qui est également épuisé. Ce dernier a besoin d’un peu d’aide de Yannick pour se sortir de ce mauvais pas puis déroule dans la toute fin de cette grande voie et a enfin droit à un repos bien mérité.

Côté Tracas, la voie est un peu plus longue que les autres, notamment à cause d’un rappel au R6, après un joli 5c. Jean-Luc et Phil sont toujours devant tandis que, toujours sur la grande terrasse centrale, je demande à David et Epo s’ils veulent continuer ou finir dans du plus facile. Epo, loin d’être en manque d’énergie, veut continuer. David se retrouve en tête dans le 5c, attendu par Jean-Luc. Je profite d’un petit raccourci pour me retrouver au pied du rappel. Le 6a suivant est teigneux au départ mais Phil et Jean-Luc n’ont pas besoin de moi. Je me joins à leur cordée et en profite pour placer des pédales pour les suivants, occupés à gérer leur rappel. Et c’est quelques minutes plus tard que nous nous retrouvons tous enfin au sommet ! Il est autour de 16h et certains ont attendu longtemps ! Djé est d’ailleurs déjà en bas depuis un moment avec Delph et Isa.

Il est temps de plier le matériel partager quelques vivres puis nous redescendons par le chemin escarpé qui mène à la piste de retour. Enfin nous pouvons savourer la réussite d’une journée sans accroc et nous relâcher.

Un grand bravo à tous les participants ! J’adore ces journées qui permettent la créations de nouveaux liens, le partage de connaissances et de moments intenses émotionnellement. Une grande réussite !

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