Cycle GV : parce que Toulon !

La météo est une donnée cruciale lorsqu’on part en grandes voies. En effet, la sortie peut vite se transformer en mission si on se fait prendre par une averse parce qu’on a beau dire que le problème, ce n’est pas chausson mouillé sur caillou mouillé, je ne vous invite pas à tenter l’expérience à la L5 en 6a dalle que vous devez absolument sortir avant la nuit…

Ces sorties étant suffisamment délicates à encadrer, je ne préfère par ajouter de l’incertitude à l’incertitude alors quand les prévisions ne sont pas bonnes, j’adapte ou j’annule. Cela demande une certaine souplesse aux participants puisqu’à la base, on avait prévu 2 jours dans le Verdon avec hébergement à la Palud mais finalement, on s’est retrouvé juste pour le dimanche à Toulon, la ville du soleil. Dans le processus, on perd tout de même 4 participants, c’est donc à 10 (moi y compris) que nous nous retrouvons à 8h au parking de la Villette. Et c’est parti pour les gorges du Destel, pour un secteur que personne ne connaît encore : dernière cartouche.

La route plus tard, nous voilà garés dans les gorges d’Ollioules, en face de l’embouchure entre la Reppe et le Destel, bien qu’aucune de ces deux rivières ne soit en eau. On fait les cordées, on s’attribue les voies, on prépare efficacement le matos (même si j’ai oublié un jeu de cordes…) et nous voilà sur la marche d’approche. Les gorges sont à l’ombre mais il ne fait pas trop froid pour une journée de janvier. On arrive très vite au pied de la paroi concernée. Personnellement, je suis un peu déçu parce qu’elle n’a pas trop de gueule. On devine que les quelques voies cheminent pour chercher le caillou parmi des terrasses, des arbutes et des zones peu attirantes. Mais bon, on est là alors allons-y !

Nous avons fait 4 cordées pour 2 voies. A gauche, Camille Gautier et moi-même partons devant dans « Dernière cartouche », 4 longueurs entre 4c et 6a+ pour arriver à la grande terrasse sommitale et le dernier ressaut qui offre de multiples possibilités. Derrière nous Roxane et Julien se préparent.

A droite, Sandrine, Djé et Alexis sont devant, avec pour consigne de ne pas abandonner Jean-Luc et Saliha pour qui la voie choisie, même si c’est la plus facile du secteur, risque d’être difficile. C’est « Donjons et dragons », 5 longueurs entre 5b et 5c+ avant la fameuse terrasse.

De notre côté, c’est Gautier qui s’est lancé à froid et dans le froid dans le 6a de départ qu’il enchaîne sans trop de difficulté. On le suit avec Camille et pendant que Gautier enchaîne la L2, j’attends patiemment que Julien arrive. Julien qui, dès ses premiers mètres, décroche un beau bloc avec un joli vol à la clé ! Le voilà un peu perturbé. Il e rejoind cependant et assure Roxane qui, comme à son habitude, exprime toute la palette de ses ressentis entre 2 mouvements. Comme c’est elle qui part en tête derrière, je l’attends pour m’assurer que le pas du 5b qui se trouve juste au dessus du relais ne pose pas de problème.

Pendant tout ce temps, le soleil a eu le temps de nous rattraper et nous d’admirer les performances des cordées à notre droite. Sandrine, en experte qu’elle est devenue mais qui a choisi la sagesse dans une voie facile pour elle et pour son dos douloureux, trainant des Djé et Alexis blessés, avale les longueurs dans s abonne humeur communicative. Derrière, Saliha a choisi (ou a été forcée !) de partir en tête dans la L1 et nous la regardons galérer un moment avant d’abandonner. Jean-Luc prend le relais parce que sa patience, si légendaire soit-elle, ne dépasse pas l’idée de finir à la nuit. Alexis lui aussi avait patiemment attendu au dessus et à mi chemin, il décide de changer de cordée pour aider Saliha dans les moments difficiles. Ca c’est l’esprit Dragon !

Chez nous, après un peu d’attente au R1 ou R2, ça déroule un peu plus. Roxane fait un premier relais classique puis un relais sur arbre dans une longueur de transition. Camille prend le relais sur Gautier dans les longueurs en 6a+ puis 4c et nous voilà tous à la terrasse où, ceux qui n’avaient pas eu la possibilité de manger (on dira qu’ils ont attendu par solidarité ou par peur de représailles) avalent leur sandwich avant de se poser la question existentielle qui s’impose : par quelle voie on sort ?

Pour certains, la question est vite répondue : par le plus facile. C’est le cas de Saliha qui envisage déjà avec anxiété le dernier 5c, Jean-Luc qui n’abandonne pas une camarade, Sandrine, Djé et Alexis parce qu’on n’est pas là pour forcer. Roxane et Julien vont un peu plus à droite pour finir par deux longueurs en 5c et après tergiversations, Camille et Gautier sont OK pour m’envoyer dans un long 6c. qui sort au sommet en une seule longueur magistrale. Et quelques minutes (heures ?) plus tard, nous voilà tous en haut, sauf Jean-Luc et Saliha. Alexis les assure depuis le dernier relais où on commence à subir le froid qui s’installe avec une petite brise piquante. Au talkie, Jean-Luc nous dit qu’il va falloir moufler, Saliha n’en pouvant plus.

Ni une ni deux, on s’organise pour changer la tête de mouflage, Djé sort son matériel Chullanka qui brille et avec Alexis préparent la manip. Pour ceux qui ne comprennent pas ce que je viens d’écrire, moufler quelqu’un signifie le hisser. Pour ça, on a besoin de démultiplier la force de traction et il existe des manips pour ça. Et, merveilleux travail d’équipe, pendant qu’Alexis, un peu en contrebas, assure Jean-Luc et fait redescendre le bloqueur quand nécessaire, Julien et Djé jouent aux matelos hissant la grand voile ! Tellement efficace que Saliha n’a plus le temps de poser les pieds ou d’enlever les dégaines !

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Après cette bonne poilade, il nous reste la marche retour, pas très longue mais assez raide et où il s’agit de ne pas se blesser ou se paumer. Et c’est sans encombre que nous voilà tous aux voitures quelques moments plus tard, loin des chronos record mais plus soudés que jamais ! Vivement la prochaine, au 23 mars si la météo le permet !

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