Ce week-end, comme l’an dernier à la même époque, nous sommes partis avec une quinzaine d’adultes du club dans les Bouches du Rhône, direction Cassis et les calanques afin de grimper quelques grandes voies à En Vau.
Pour un groupe aussi grand, l’organisation d’un tel voyage n’est vraiment pas facile et nécessite beaucoup de préparation. Entre le choix du secteur, des voies, la réservation de l’auberge, la gestion des paiements et du matériel, ce fut vraiment chronophage mais avec beaucoup de volonté un d’un peu d’aide, j’ai réussi à plutôt bien plannifier.
Le rendez-vous est donné à Sauvaigo à 17h30 directement après mes cours. Je suis le dernier à arriver et pas le temps de trop discuter, il faut arriver à l’auberge avant 20h30 ! On charge les voitures et c’est parti direction le petit parking de la calanque de Port Miou. Nous arrivons vers 20h, le mistral souffle et il fait froid ! 5 petits degrés au thermomètre ! Le temps de distribuer le matos et on attaque la marche de 30min pour atteindre l’auberge.
Arrivés à bon port, on s’installe sur les tables au chaud et chacun sort son repas. Pour ma part, je suis très fatigué de ma semaine mais il me reste encore à faire un briefing pour le lendemain. On se retrouve dans le dortoir pour confirmer les cordées et les voies du lendemain. Cette année, petite nouveauté, certains se lancent dans le terrain d’aventure. Comprenez qu’il faut placer soi-même des protections amovibles, ce qui rajoute pas mal de matériel et de l’ambiance ! Pour la plupart, c’est complètement nouveau. Même s’ils seront au final assez peu à grimper en tête dans ce type de voies, il faut bien que j’explique un peu les bases : pose de friends, relais 3 points, j’oublie plein de choses mais je fais au mieux avant l’extinction des feux à 23h. Chacun rejoint son dortoir et son lit pour une nuit plus ou moins bonne.
Plutôt moins pour moi et je me lève à 6h30, réveillé depuis belle lurette. Petit déjeuner frugal et je finis de préparer le matériel. On est prêt vers 7h40, 10 petites minutes en retard sur l’horaire prévu. Pas mal… La marche d’approche finit de nous réveiller. Le mistral est tombé, il fait bien moins froid que la veille. On arrive sur le plateau au dessus de la calanque on a décidé de cacher nous sacs avec nos affaires inutiles pour la journée. Dans un groupe comme ça, chaque étape prend du temps. Certains n’avaient pas encore préparé leur sac de grimpe. Je travaille ma patience, sachant pertinemment que chaque minute perdue, c’est du temps de lumière gaché. A cette période de l’année, il fait nuit à 17h30, il ne faut pas trop traîner. Mais il ne faut pas non plus presser…
Nous finissons par descendre dans le vallon et arriver à la plage. Le soleil est déjà bien levé. J’avais décidé de faire grimper tout le monde en rive droite, pensant qu’on aurait du soleil le matin. Mais la falaise est orientée NE et le soleil est déjà passé… Ce sera ombre. Il ne fait pas chaud et certains vont souffrir un peu du froid mais ça va, pour une fin novembre, c’est très acceptable et le vent n’est pas de la partie. On cherche l’accès à la vire, point de départ de toutes les voies. Je m’engage dans un petit couloir direct au dessus de la plage pour me rendre compte que ce n’est pas là… Encore du temps perdu. On arrive finalement sur la vire et chacun repère son départ.
La cordée Xavier, Stéphanie et JP ont choisi la voie la plus dure du jour, le Calendal avec une longueur en 6b. Elle commence par un rappel pour aller chercher une première longueur au bord de l’eau. Ils s’installent pendant que je fais des allers et retours pour vérifier que tout le monde a ce qu’il faut. Dans la voie la plus facile, la Calanque, Djé est missionné pour s’occuper de Sandrine, fraîchement opérée de la main mais qui ne voulait manquer la journée sous aucun prétexte, et de Saliha. Derrière, Laura et Brice gagnent en responsabilité et doivent assurer avec Julien qui fait sa première grande voie.
Encore à droite, une cordée 100% féminime avec Camille, Cécile et Dounia qui partent dans la Lionne et une première longueur en 5b TA. C’est Camille qui s’y colle. Gautier part dans la Si-Ray en semi-TA, avec sous son aile François et Matthieu, le premier pas encore très expérimenté et le second débutant en grandes voies également.
A partir de là, les choses se déroulent plutôt bien. Chaque cordée est prête rapidement et à l’attaque. Le caillou est froid, les doigts peu sensibles et les pieds glacés mais ça grimpe bien. Camille s’en sort à merveille, se pose un peu aux rares points en place et rejoint son premier relais. JP avale sa première longueur en 6a pour revenir sur la vire et assure ses compagnons de cordée avant d’attaquer le 6b qu’il négociera avec brio mais un peu plus de temps.
Je décolle de la vire avec la cordée de Gautier en super flèche, choix stratégique car j’ai vue sur presque tout le monde. Les talkies nous permettent de communiquer sereinement et tout le monde avance bien. Chez nous, Gautier avance tranquillement, prend le temps de consulter le topo quand un doute le prend sur un relais : il est complètement autonome. Dounia a un peu galéré dans la première longueur et Cécile prend la suite en tête, un 4c avec du caillou moyen mais qu’elle grimpe sans problème. Plus loin, il me semble que Djé saute un relais mais il me dit qu’il n’a rien vu. Il fait une longueur de quasiment 50m mais il négocie bien à la fois le tirage et le manque de dégaines. Derrière, je m’inquiète un peu plus pour Laura et je leur demande de s’arrêter au relais que Sandrine a finalement repéré mais par qui proquo, Laura continue malgré tout et finit par galérer avec son tirage ! Chaque erreur est de l’expérience engrangée.
Chez nous, un petit rappel de 20m en pleine voie nous permet de rejoindre la cordée de Cécile qui termine dans une jolie longueur en TA. Je sors le second et monte voir comment ça se passe pour Djé, Sandrine et Saliha qui sortent également. Il est un peu plus de midi, on est pas mal ! Julien arrive peu après et organise son premier relais. Rapidement, il ne reste plus que la cordée de Xavier sur la paroi. Je garde le contact radio tandis que nous nous réchauffons au soleil sur le plateau de Castelvieil et cassons la croûte. Stéphanie a sorti un 5c en tête mais a buté sur le 6a de fin et c’est JP qui a du prendre le relais.
Après cette pause bien méritée, la journée continue. Je prends les devants car pour redescendre du plateau, il faut faire un rappel de 20m. Je pars avec 2 cordes pour les installer puis presse un peu le groupe. La dernière cordée est sur le point de sortir et si on veut enchainer l’après-midi, il faut s’activer. Le groupe arrive au compte goutte au rappel que je triple afin d’aller plus vite. Certains sont déjà bien crevés et vont décider de s’arrêter là pour la journée.
Cécile, qui n’aime pas trop perdre son temps, essaie d’organiser les cordées avec ceux qui restent tandis que je fais passer Stéphanie, Xav et JP qui sont finalement sortis de leur voie mais n’ont pas eu le temps de manger ! Lorsque je rejoins le groupe, on est à peu près calés. Ils sont 6 à vouloir rentrer. Pour les autres, c’est reparti pour un tour. Gros avantage, cette fois on est au soleil ! Mais il est 14h30, on a encore 3h de lumière.
Cécile part en trombe dans la Saphir, petite voie équipée, avec Julien et JP. Camille se prend au jeu du TA et prend François et Brice dans l’arête des garçons de café. Et moi je reste avec Gautier, mais cette fois avec Laura et Xav dans la directe de la Serpentine. Pour nous, c’est du pur TA. On ne croisera quasiment aucun équipement. Gautier s’en sort vraiment bien, jusque dans le pas dur de la longueur clé, un 5a vraiment pas facile. Je vibre en peu en le voyant se mettre au taquet, mais il a bien protégé et parvient à enchainer. Lorque je le rejoins, il me cède la place pour que je termine la voie. Je tire une grande longueur jusqu’au mini gendarme final. On essaie de maniper assez vite pour redescendre derrière. La nuit tombe et le vent a forci, on gèle sur place ! Cécile est sortie depuis longtemps et leur cordée a récupéré les affaires cachées. Camille sort à peu près en même temps que le soleil disparaît. Le temps de faire monter tout le monde et il fait bien nuit !
Mission accomplie ! Il ne reste plus qu’à retrouver Cécile et faire la marche retour qui prend tout de même 45 min. De retour à la voiture, on trie vite fait le matos et on se cale dans les sièges en montant le chauffage à bloc ! Nous sommes tous épuisés mais ravis.
Ce fut une journée pleine d’expérience pour beaucoup de monde (moi y compris). Ce fut vraiment long et compliqué à organiser, la journée éreintante mais ça valait le coup. Un grand bravo à tous parce que ce n’était pas facile, surtout pour les débutants. Bravo particulièrement à Gautier et Camille qui ont assuré comme jamais !
Prochaine sortie le 17 décembre, ça devrait être plus tranquille.