Petite présentation d’un nouveau projet cette année. Nous avions décidé de lancer un cycle de cinq sorties en grandes voies afin de former les participants à l’autonomie, le tout avant le célèbre stage adultes de l’Ascension. Une grosse quinzaine de participants se sont montrés intéressés. Ce dimanche a eu lieu notre première expérience dans ce contexte.
Il m’aura fallu une bonne préparation pour trouver un site qui offre suffisamment de lignes de niveau facile, assez équipées pour ne pas se faire trop peur et que chacun puisse grimper en tête, maniper et se faire plaisir. Mon dévolu s’était jeté sur un des joyaux de la Méditerranée, la calanque d’En-Vau. Puis il a fallu organiser le séjour. L’activité se déroulant sur une seule journée, il fallait organiser le déplacement et l’hébergement du samedi soir. En cette période pré-hivernale, le camping de Cassis étant fermé, il ne nous restait pas beaucoup d’autre choix que l’auberge de jeunesse de la Fontasse, qui par ailleurs m’avait été conseillée.
Nous nous sommes donc donnés rendez-vous à 17h30 samedi au parc des sports Sauvaigo. Le temps de distribuer un peu de matériel et de nous répartir dans les voitures, nous voilà sur la route, direction le parking de l’auberge à Cassis, tout prêt de la calanque de Port-Miou.
L’auberge n’est accessible qu’à pied. Il est 20h quand nous commençons à attaquer la montée, heureusement plutôt facile, frontales sur la tête. Environ 30 minutes plus tard, nous sommes accueillis par Séréna qui nous montre nos deux dortoirs de 8 lits et nous explique le fonctionnement. En guise d’auberge, cela ressemble plutôt à un refuge mais le confort est largement suffisant pour nous. Chacun devait juste prévoir ses repas et son sac de couchage.
Il y a pas mal de monde à l’auberge et nous nous retrouvons sur la table extérieure pour le dîner, lanternes prêtées par Séréna, où chacun partage ce qu’il a emmené dans une ambiance bon enfant. Heureusement il ne fait pas vraiment froid, la météo est avec nous.
21h30, il est temps de s’organiser pour le lendemain. Nous nous retrouvons tous dans un dortoir pour un rappel des manips de base : construction du relais, rappel (même si on ne devrait pas avoir à en faire), gestion des cordes à double… On doit faire ça rapidement car à 23h, c’est extinction des feux ! Chacun est attentif, et les cordées s’organisent pour le lendemain. Certains commencent à regarder le topo mais on finira de tout caler le lendemain, départ prévu à 7h histoire de profiter un max de la lumière du jour !
Le lendemain, les premiers sont debout à 6h. Les plus dormeurs attendent 6h45. Après un petit déjeuner commun, on arrive presque à tenir l’horaire et c’est peu après 7h que nous commençons à descendre vers la calanque en même temps que le jour se lève et nous offre ses plus belles couleurs. Rien que pour ça, nous sommes déjà conquis !
Quelques 30 minutes plus tard, nous débarquons sur la plage d’En-Vau, gratifiés par un soleil qui vient à peine de se lever, pile entre les deux falaises. Moment magique. A part un randonneur matinal, nous sommes seuls. Mais pas le temps de s’émerveiller trop longtemps, on est là pour grimper.
Les voies sont courtes (environ 100m). On veut parvenir à en faire deux avant la nuit. J’avais décidé de mettre tout le monde sur les arêtes et piliers du secteur des Sirènes et de la Saphir. Malgré la proximité des voies, la configuration du terrain faisait que je ne pouvais pas garder un œil sur toutes les cordées. J’avais donc décider de mettre un grimpeur d’expérience et de confiance dans chaque trio, capable de gérer une situation problématique et restant en contact radio avec moi si nécessaire. On se retrouve donc avec :
– Cécile, Alison et Jean dans La réforme ;
– Moi-même avec les plus jeunes Mathis et Théo dans Super sirène ;
– Jérôme, Sandrine et Xavier dans La sans nom ;
– Gautier, Mélanie et Laure dans Le pilier de la sans nom ;
– Camille, Brice et Laura dans La saphir.
Je fais le tour du pied des voies le temps que tout le monde s’engage dans sa voie. A part Gautier qui semble parti dans une longueur pas particulièrement équipée mais qui gère ça très bien, tout se passe bien. Il fait un peu froid et ça pique les doigts, il n’est même pas 9h. Chaque cordée s’élève tranquillement à son rythme, on s’entre-aperçoit régulièrement, on garde le contact radio. La cordée de Camille prend un peu de retard à cause d’un doute sur une manip mais se débrouille. C’est l’idée !
Quelques heures plus tard, après la redescente par le goulet bien raide, on se retrouve presque tous sur la plage pour un petit repas. Les cordées ne changent presque pas, je cède juste ma place à Cécile dans la cordée des jeunes et je prends la sienne. Ils décident de partir dans Plasma, nous juste à côté dans Moitié Moitié. Les autres cordées partent dans la Saphir qui a l’air d’être une petite merveille.
Le temps que tout le monde se prépare, j’attends Camille, Brice et Laura qui, une fois dans le vallon, prennent tout juste le temps d’un petit repas et repartent dans La sans nom.
Ma cordée et celle des jeunes se retrouvent les premiers au sommet. On décide de redescendre chercher les sacs restés dans le vallon. Grosse suée pour remonter les 15 bagages ! Entre temps, la cordée de Jérôme puis celle de Camille arrivent. Celle de Gautier ne trouve pas la redescente et nous attend sur le plateau. Brice se rend compte qu’il lui manque un bagage et se fait un aller-retour express ! Petite perte de temps qui nous vaudra un retour dans la nuit.
Il est 18h30 quand nous arrivons aux voitures. 2h plus tard, nous nous disons au revoir sur le parking de Sauvaigo après avoir aidé aidé Jérôme à démarrer sa voiture.
Au final, ce fut un week-end assez fantastique. Crevant, comme d’habitude, mais fantastique. Cadre de rêve, petit goût d’aventure, cohésion d’équipe au top. Je pense pouvoir dire que chacun y a pris un immense plaisir et a acquis un peu plus d’expérience. Me voilà donc satisfait et fier de mes élèves !
Je termine cet article avec une pensée pour Jean-Luc et Jasmine qui n’ont pas pu participer à cette première aventure. On vous attend pour la 2ème étape en janvier. En cours de préparation…