Comme souvent, nous avons profité du pont de l’ascension pour y placer l’habituel stage grandes voies des adultes. Cette année, c’était une première pour les deux encadrants, Sébastien et moi-même. On s’était déjà rodé pour le stage enfants, on poursuivait donc sur notre lancée avec les adultes.
Nous partons donc pour la plupart jeudi matin tôt pour les 4h30 de route jusqu’au petit village de Rozier, situé entre la Lozère et l’Aveyron (on ne sait pas trop), où Cécile et Alexis, arrivés la veille, ont déjà préparé le camp. Le temps à chacun de monter sa tente, de mettre ses affaires dans son sac, et nous voilà partis au pied des voies.
Au parking, on se fait surprendre par le nombre de voitures. Arrivés à la falaise, après une courte bavante, c’est le nombre de grimpeurs qui nous surprend. Nous avions prévu qu’un petit groupe reverrait les manips sur des voies d’une seule longueur, tandis que les autres partiraient dans des classiques pas trop dures du secteur du Bitard : le Jardin enchanté, le Bitard et Plaisirs de Cocagne. Sauf que chacune de ces voies est prise d’assaut ! Et il faudra un peu de patience pour commencer. Côté couenne, c’est un peu la même chose, avec un groupe nombreux qui a eu la même idée que nous. Quelques voies sont libres, et ça suffit à Isa, Yann, Charles et Sandrine pour revoir les manips avec Jean-Luc et moi-même.
Première journée pas trop compliquée donc, et c’est le soir que nous discutons des projets du lendemain. Nous définissons un secteur, le Révérend, et un certain nombre de voies : Kébra chope les boules, le Révérend, Sale coup pour la fanfare, Cayenne et les Misérables.
Nous décidons aussi de partir assez tôt, pour ne pas se faire avoir par des cordées devant nous : petit dej à 7h15 pour tout le monde !
Et c’est donc l’oeil embué pour certains, le pas vif pour d’autres, que nous démarrons la marche d’approche. Nous sommes les premiers. Les cordées s’activent et les premiers partent rapidement. C’est assez efficace et plus ou moins propre. Camille se tape un aller-retour au camping grâce à Philippe qui a oublié les dégaines.
Ca grimpe, ça manip, et ça arrive au sommet des ces voies de 4 ou 5 longueurs en début d’aprèm. Certains doivent redescendre en rappel (et se permettent de coincer une corde), d’autres ont l’option à pied (mais n’ont pas pris de chaussures) et tout le monde finit par se retrouver au pied des voies pour manger un bout. Certains sont cuits et décident de se la couler douce en redescendant au camping. D’autres ont encore de l’énergie à revendre et repartent pour un deuxième tour sous un soleil de plomb ! Finalement, après une belle frayeur d’Hélène dans une traversée qui a nécessité l’intervention de Seb avec sa 3° remontée sur corde de la journée, tout le monde rentre au camp. Repas, choix du secteur, cordées… Dodo !
Nous revenons en ce samedi au secteur du Bitard, où deux cordées partent dans la Diagonale des gogols, tandis que Philippe tente sa revanche dans l’Arête ouest sur la roche décollée, avec Alexis comme joker. Deux autres cordées repartent dans le Bitard et Ismaël, Tristan et Xav vont se perdre dans une voie dont ils ne sont même pas sûrs d’avoir fait la bonne…
A son rythme, chacun avance. Dans la Diagonale des gogols, on avançait bien jusqu’au 6a+ où une tentative de mouflage peu efficace nous fait perdre pas mal de temps. Dans le Bitard, c’est au niveau des rappels que ça perd du temps. Dans la cordée perdue, on ne sait pas trop comment ils s’y prennent mais ils avancent moins vite que des tortues rhumatisantes, et Tristan arrive même à perdre ses chaussons en route. C’est Alexis et Phil qui rejoignent en premier le pied de leur voie, qui avait l’air sublime ! Phil est heureux, il a pris sa revanche. Nous, on se fait avoir par un retour plus long que prévu, un genou douloureux et des pieds nus.
Bref, il est un peu plus tard que la veille quand on se retrouve pour manger. Le temps vire au menaçant, Cécile et Alexis ne trainent pas pour enchainer une dernière grande voie. Certains restent pour essayer une ou deux longueurs, Ismaël et compagnie arrivent enfin en haut de leur voie. Le temps devient bien hasardeux, et quelques gouttes se font sentir sur le sentier du retour. Avec Seb, on décide tout de même de passer un bout de notre soirée à grimper sous un gros rocher déversant, histoire de se casser un peu les bras avant de rentrer.
Le soir, c’est le resto du dernier soir. Le stage est passé très vite et la météo annoncée pour le dimanche nous dit qu’on ne grimpera pas. Après ce bon repas local, une bonne nuit sans contrainte de réveil, nous nous levons sous la pluie. Il est temps de plier le camp et de filer. Après avoir géré la voiture d’Ismaël en panne, la grosse majorité du groupe décide de s’arrêter grimper à Climb Up à Aix (histoire de voir à quoi ressemble une salle d’escalade à corde digne de ce nom) pour s’achever définitivement. Moi, de mon côté, j’ai besoin de repos et je décide de rentrer directement.
Voilà donc un stage rondement mené, où l’ampleur relative des voies a permis à chacun de gérer son effort sur la journée, où les participants ont appris leurs limites et la vérité toute subjective d’une cotation topo ! Merci à tous les participants, aux plus expérimentés qui ont joué le jeu et guidé les débutants, à nos chers anciens Phil et Jean-Luc sans qui rien de tout ça ne serait possible et à Cécile et Alexis pour avoir pris en charge la majeure partie de l’organisation.
Rendez-vous l’an prochain !