Nous voilà de retour de 4 jours de grimpe en Ardèche, la tête remplie de paysages magnifiques, et les doigts bien usés.
Nous étions 8 motivés par ce programme alléchant de stage grandes voies : Hélène, Mee Yun, Xavier, Jérémy, Philippe, Thomas, Alexis et moi, encadrés par notre Guigui national.
Julien nous avait réservé un point de chute idéal dans les gorges du Chassezac, au pied des falaises et en bord de rivière. Une fois installés avec le barnum, les tentes, les hamacs et pour les plus vieux les moins courageux pour certains le confort du mobilhome, nous étions en place, et prêts à découvrir le site du Mazet, à quelques centaines de mètres du camping. La Bagarée en version XXL : site familial en bordure de rivière, patiné et (très) fréquenté, mais avec de très belles voies, et plusieurs doubles longueurs qui nous permettent de réviser ou de se familiariser pour certains d’entre nous avec les manips de relais.
Une petite baignade dans la rivière pour les plus courageux, un copieux plat de pâtes (note pour plus tard : diminuer les quantités par deux quand Jean-Luc n’est pas là), et voilà cette première journée achevée.
Le lendemain, le groupe se scinde en deux : Xavier, Hélène, Mee Yun et Jérémy iront faire avec Guillaume une première grande voie traversante sur ce même site, tandis qu’avec Alexis, Philippe et Thomas, nous nous lançons dans une magnifique grande voie de 5 longueurs « Alien vs Predator » qui nous fera alterner la grimpe en dièdre dans une grotte, une traversée dans un boyau pour finir sur une dernière longueur plein gaz qui domine la rivière. Du pur bonheur !
L’après-midi, l’autre groupe appréciera aussi pleinement cette ligne, tandis que de notre côté nous partons pour une autre grande voie qui nous laissera un peu sur notre faim. Après pas mal d’hésitations sur l’itinéraire, nous tirons un rappel à l’aveugle dans les broussailles avant de trouver l’infâme 1ère longueur (Thomas remporte le concours de celui qui arrachera le plus de prises), puis L2 qui donnera des sueurs froides à Alexis et Thomas (nos dieux du jour !), avec un sérieux engagement entre les points. D’un commun accord, personne n’étant partant pour tenter la dernière longueur encore plus difficile et a priori pas mieux protégée, nous décidons de rebrousser chemin.
Au programme de J3, une grande voie dans les gorges de l’Ardèche, censée être assez courte (6 longueurs) et une des plus accessibles du coin, idéale pour une première approche de la grande voie (ça c’est ce que dit le topo). La cotation max en 6a+ inquiète un peu les moins aguerris, mais Guillaume est confiant et rassurant. Je pars la première dans la voie, et au fur et à mesure des longueurs et des difficultés rencontrées, je commence à me dire que soit les ardéchois côtent super sec, soit il y a une petite éventualité qu’on se soit trompé dans la voie… Ceci dit, les longueurs sont superbes et variées, on surplombe les gorges de l’Ardèche (autoroute à canoés…) et le paysage est vraiment magnifique. Quelques inquiétudes tout de même pour les cordées qui suivent, mais ça s’accroche alors on enchaîne, et 6 heures après avoir posé la première dégaine, on sort en haut de la voie, fatigués et contents d’en avoir fini ! Ce jour-là ce sera Xavier notre héros, qui aura fait toutes les longueurs en tête et sera sorti juste avant la tombée de la nuit. Pour la petite histoire, Guillaume nous apprendra le lendemain, que nous n’étions effectivement pas dans la voie prévue, mais dans « La bouse de trop », 10 longueurs dont la moitité en 6b et 6b+. Ah oui, quand même… Bravo à nos grimpeurs débutants qui se sont dépassés et qui ne croyaient sans doute pas qu’ils en étaient capables !
Nous passons cette dernière soirée autour d’une pizza bien méritée, et l’ultime manche de babyfoot déclarera Hélène championne du week-end (bien que des soupçons de dopage au limoncello aient été soulevés…).
Le dernier jour, comme nous voulons partir pas trop tard et que les prévisions météo ne sont pas terribles, nous préférons retourner au site de couennes du Mazet, pour faire quelques dernière longueurs, et Thomas s’acharnera jusqu’aux premières gouttes de pluie pour enchaîner une superbe voie bien physique en 6b+.
Voilà, c’était encore un stage adultes bien réussi, avec de la grimpe comme on aime et de bons moments partagés. Merci à tous pour votre bonne humeur !