Souvent, il n’est pas besoin d’aller bien loin pour se faire plaisir. Pour cette deuxième session du cycle grandes voies, nous sommes allés au rocher St Barthélémy, dans le massif de l’Esterel. Surplombant la route de la corniche d’or, un peu avant Anthéor, ce petit massif offre une orientation principalement au sud, face à la mer, ce qui est un avantage non négligeable un 17 décembre !
Après une organisation complexe pour En Vau, quelle facilité que de simplement donner rendez-vous à tout le groupe à 8h à Sauvaigo ! Bon, il aura fallu préalablement étudier les topos, faire quelques repérages, une sélection des voies et organiser les cordées… Ca reste pas mal de boulot mais il faut ce qu’il faut.
C’est donc à 16 que nous débarquons au parking, Julien étant déjà sur place. Le temps de distribuer le matériel pour les 6 cordées du matin (ce qui n’est pas une mince affaire, mais nous gagnons en efficacité à chaque nouvelle sortie) et les premiers sont déjà partis sur la courte marche d’approche. Je finis par fermer la voiture et rejoins les différentes cordées pour m’assurer que tout le monde a bien trouvé son départ.
Au programme, des voies équipées et des voies non équipées. De gauche à droite, nous avons :
– Jean-Luc, Brice et Matthieu qui commencent facile avec « le croupoin du griffon« , une voie équipée qui ne dépasse pas le 5a. Idéale pour que Matthieu manipe en toute tranquillité.
– JP, Xav et Julien s’engagent rapidement dans « du tracas jusqu’au cou« , une belle voie assez longue de niveau 6a max.
– Derrière, Alexis et Stéphanie attendent leur tour.
– Quelques dizaines de mètres à droite se trouve le départ de « Où sont passés les schtroumpfs ? » où deux cordées se préparent avec l’attirail de terrain d’aventure. La voie est parfaite pour l’inititiation au TA et ce sont Djé et Laura qui attaquent. Je m’encorde avec eux pour guider Sandrine qui pose avec un plaisir enfantin ses premières protections, assurée par Dounia et Gautier.
– Enfin, à l’extrême droite de la falaise, Cécile, Camille et François s’engagent dans « la voie de la fenêtre », en parfaite autonomie.
Nous planifions de nous retrouver au sommet pour manger un bout et repartir pour une seconde voie l’après-midi si le timing est correct (au moins une partie du groupe). Il faut garder à l’esprit que le soleil se couche à 17h et qu’il fait nuit à 17h30 ! Ainsi, les cordées s’activent aux sons des messages dans les talkies. Un « assuré » par-ci, un « départ bleu » par là me permet de garder à l’esprit où en est chacun de mes grimpeurs.
Dans notre voie, on prend le temps mais tout se déroule bien. La consigne, c’est de poser un maximum de friends, câblés et sangles, de tester pour comprendre ce qui marche et ce qui ne marche pas. Si Djé a fait la première longueur, Laura part en tête dans la seconde. Je vais avec elle pour la seconder et construire un beau relais avec becquet coiffé, friend et câblé. Joli ! Dounia part également en tête pour la première fois dans une grande voie, et c’est pour du TA. On construit un relais juste au dessous de celui de Laura. Magnifique. Les longueurs sont très faciles et idéales pour apprendre sans se faire peur. On arrive finalement assez vite à la grande terrasse médiane où on croise ceux qui grimpent dans le tracas.
La cordée de Jean-Luc en est déjà à sa dernière longueur. Faut dire qu’ils n’en avaient que 5 à faire. Ils vont devoir patienter un peu au sommet. Dans le tracas, le petit rappel à tirer entre L6 et L7 embrouille un peu la cordée de tête mais ils s’en sortent finalement et attaquent l’avant dernière longueur en 6a. Nous, on doit traverser toute la terrasse et Djé part dans une grande longueur très jolie qui grimpe un peu plus que les autres. Gautier mettra les chaussons, lui qui se faisait balader jusque là, pour nous suivre. Une dernière longueur où Laura pose des protections un peu limites et nous voilà au sommet à retrouver Jean-Luc, Brice et Matthieu. JP, Julien, Xav, Cécile, François et Camille nous rejoignent rapidement. Quelques minutes plus tard, tout le monde est là.
Jean-Luc et Brice récupèrent un jeu de friends et redescendent direct pour faire les schtroumpfs tandis que nous mangeons rapidement un bout. Certains avaient décidé de ne faire qu’une seule voie dans la journée et prennent un peu plus de temps avant de redescendre aux voitures avec le matos en trop. Djé, Sandrine, Alexis, Dounia, Stéphanie et Gautier nous quittent, non sans nous saluer depuis le parking.
Julien, François et Cécile doivent également faire les Schtroumpfs mais tentent de descendre par 2 rappels depuis le sommet, pensant que ce serait plus rapide. Grosse erreur ! Je descends à pied avec JP, Xav et Laura qui jouent la sécurité en allant dans le croupion et rejoins Matthieu et Camille à l’autre bout de la falaise pour faire « Guides 06 contre-attaque« , une voie en TA que j’avais répérée quelques semaines auparavant et un peu plus dure. Camille avale la première longueur en 5c et cède la longueur facile à Matthieu qui part construire son premier relais TA sous mes conseils. Camille reprend la tête dans la longueur clé, elle a l’oeil et parvient à protéger régulièrement. On la rejoint et j’envoie en confiance Matthieu dans la suite, une longueur en 5c de quasi 50m qu’il négocie avec brio mais un peu de tirage. Le soleil est en train de se coucher lorsqu’on attaque la marche de fin vers le sommet.
Lorsque nous y parvenons, la cordée de Laura arrive tout juste. C’est elle qui a tout fait devant, elle maîtrise bien maintenant, malgré des difficultés à prendre des initiatives et à s’adapter aux circonstances. Confiance Laura !
Dans les Schtroumpfs, ça a été un peu plus compliqué. Brice découvrait le TA mais il était tout seul pour ça. Il a surprotégé et pris beaucoup de temps. Ca a permis à la cordée des rappeleurs de les recoller et même de les doubler. Cécile est devant, bille en tête et c’est trop facile pour qu’elle perde du temps à mettre beaucoup de protections. Elle trace entraînant Julien et François. Ce sont eux qui arrivent en premier au sommet. Jean-Luc arrive juste derrière et finalement, avec la lumière déclinante, on voit la frontale que Brice avait allumée sortir du dernier mur raide. Tout le monde est là ! On finit de faire un tri sommaire, on plie, et on décolle rapidement pour profiter du peu de lumière qu’il nous reste pour la descente du sommet un peu engagée. Le retour se fait sans problème, il est 18h et il fait complètement nuit quand nous sommes à la voiture.
La journée fut donc une belle réussite avec beaucoup d’apprentissages. Ils ont été assez nombreux à commencer à poser des protections et c’était un des objectifs. Tout ceux qui ne l’avaient pas encore fait ont pu grimper en tête et maniper, le groupe progresse à fond. Je pense qu’ils seront tous fins prêts pour que le séjour en Corse se passe parfaitement ! Je suis en confiance.