Cette première semaine des vacances de Pâques se tenait donc le traditionnel stage de l’USCagnes Escalade que nous encadrions Seb et moi. Cette année, c’était un retour à Orpierre dans les Hautes Alpes, comme il avait été fait il y 5 ans, alors que je n’étais pas encore au club. 19 jeunes ont répondu présent et si on est loin de l’époque où ils étaient 35 participants qui se motivaient, on note une légère progression par rapport aux 3 années précédentes. Les temps changent, et il est clairement plus difficile d’attirer les jeunes dehors. Mais c’est un autre débat.
Cette année, ce sont beaucoup de très jeunes qui ont souhaité participer, et cela promettait des soirées intéressantes. Mais nous nous étions bien entourés avec les fidèles Cécile, Delphine et Isabelle, mamans au bon cœur et au rire facile, et Alexis qui a eu ses congés au dernier moment et s’est fait un plaisir de nous accompagner. Côté météo aussi, nous étions un peu dans l’inquiétude. Il n’était en effet pas prévu une semaine particulièrement ensoleillée… Mais comme on dit, la météo n’est pas une science exacte alors on a fait confiance à notre bonne étoile et, comme vous allez le voir, on a bien eu raison.
Pour ce premier jour, nous avions décidé de faire un stop sur la route, au site d’escalade de la Baume à Sisteron. Ce site a eu la bonne idée de pousser à 10m de la route, juste de l’autre côté de la Durance. Cadre urbain donc, mais Sisteron est une jolie petite ville, et la citadelle qui la surplombe agrémente le paysage. Il fait beau et chaud, même si un petit air vient rafraîchir nos chers petits grimpeurs.
Nous commençons donc par manger avant de nous élancer sur les dalles fissurées du site, après un rappel sur les règles élémentaires de sécurité. Du 4 et du 5 à foison, quelques 6 pour les meilleurs, ça s’envole dans de belles longueurs parfois hautes de plus de 25m.
Dès ce premier jour, avec Seb, nous notons l’envie qu’ont tous nos grimpeurs d’évoluer en tête, ce qui est assez surprenant pour le souligner. Surtout que les plus jeunes ont assez peu d’expérience dans ce domaine. Qu’à cela ne tienne, de l’expérience, ils vont s’en faire pendant ces 5 jours !
L’après-midi touche déjà à sa fin, et il est temps d’aller installer le campement. On plie, on compte le matos, on débriefe et on redécolle pour la dernière demi-heure de route jusqu’à Orpierre.
Le camping est aux abords du village, village qui s’est organisé autour de son activité phare : l’escalade. En effet, il est coincé entre de hautes falaises propices à la grimpe et voilà quelques années que l’économie d’Orpierre est tournée vers notre sport. Nous débarquons donc au camping et bonne nouvelle : nous avons droit au 4 étoiles, la partie 1 étoile étant pour l’instant fermée. Cela signifie pour nous surtout des sanitaires chauffés et de l’eau chaude illimitée, et ce n’est pas pour nous déplaire ! On s’installe un peu à l’écart des autres campeurs, pas très nombreux en ce début de saison et le camp est vite monté. Enfin, assez vite… Ensuite, c’est tout le monde à la douche !
Pour nous, c’est un peu la course, puisqu’il faut aussi organiser la cuisine. Le camping nous autorise à squatter la salle commune, ce qui est d’un luxe sans précédent ! On est au chaud, à l’abri. Ce soir, c’est pâtes bolognaise ! On mange un peu tard, les jeunes font leur vaisselle et vont jouer dans le camping, nous on souffle un peu. Jour 1 terminé.
Le lendemain, après une nuit de caillante pour la plupart d’entre nous, nous demandons au camping de nous prêter quelques couvertures supplémentaires, qu’ils nous offrent gentiment. Cela aura été la nuit la plus froide et, avec le surplus de couettes, les autres nuits seront moins dures.
Les uns après les autres, les jeunes débarquent dans la salle commune pour le petit déjeuner. Je suis déjà bien étonné de l’autonomie globale du groupe, et particulièrement des plus jeunes. Ils s’organisent ensemble et ça fonctionne à merveille et on n’a pas besoin d’être trop derrière eux.
On n’a même pas besoin d’aller lever les ados, tout le monde est sur le pied de guerre rapidement. Certes, l’inertie du groupe nous empêche de décoller avant 10h, mais cela reste un horaire honorable.
Nous avions prévu le secteur du Château aujourd’hui, accessible à pied depuis le camping. Malheureusement, un groupe a déjà envahi les lieux. Du monde, il y a en tout le temps à Orpierre, notamment des allemands et des anglais. Ajoutez à cela un centre UCPA et vous avez la recette parfaite pour générer de la surfréquentation. La rançon de la gloire… Nous allons donc au secteur Belleric, de grandes dalles en 5 et quelques voies en 4 sur la droite.
Nous arrivons à 25, ce qui fait que nous avons besoin de place. Chaque matin, il faudra chercher suffisamment d’espace au pied des voies afin de positionner un camp de base, organiser un espace pour le matos commun, et attribuer les voies. C’est toujours un peu long mais on s’en sort bien et malgré la relative difficulté des voies, on se met vite en branle, notamment grâce aux petits qui n’attendent pas que les voies soient posées en moulinette ! Et oui, ils s’envoient en tête dans du 5 sans se poser de question ! Sébastien refait une démonstration pour la manip du haut de voie et en quelques minutes, on squatte une énorme partie des voies du secteur.
De là, ça roule. Le soleil est avec nous une bonne partie de la journée et nous avons vraiment chaud. Distribution de crème solaire, avant que les nuages n’arrivent et nous lancent quelques gouttes de pluie vers 15h. Rien de bien violent, mais les jeunes ont déjà bien grimpé, alors nous décidons de plier bagage et de retourner au camping.
Là encore, les enfants se débrouillent. Pas besoin de les pousser sous la douche, ils s’autonomisent sans problème, notamment sous l’œil de Matthias et Oscar qui s’occupent admirablement des plus petits. Quelques petites averses nous contraignent à nous abriter de temps en temps mais ça ne dure jamais plus de quelques minutes. Nous avons un peu plus de temps pour préparer le repas (riz, poulet curry) mais une panne de gaz nous contraint à revoir nos plans : ce sera semoule, poulet curry. Nos chefs cuistots se démènent pour nous régaler, car si avec Seb on gère l’organisation générale, les jeunes et bien sûr l’encadrement en escalade, la logistique repas est laissée à nos irremplaçables accompagnateurs.
Le groupe perf est arrivé dans l’après-midi avec Cédric. Ils ont grimpé jusqu’à tard en évitant les gouttes et ont installé leur campement à côté du nôtre. Ils resteront jusqu’à jeudi soir. Ils viennent donc en renfort, notamment pour la confection du gâteau micro-onde spécial pour Vincent dont c’est l’anniversaire. Parce que non seulement on n’a plus de gaz, mais en plus les plombs ont sauté dans la salle commune ! Les joies de la débrouille !
Après une bonne nuit de sommeil, on retourne à pied au secteur du Château. Et rebelote ! Cette fois, on arrive à trouver une place de choix et encore, ça grimpe, ça grimpe, ça grimpe ! L’énergie est débordante et ça fait plaisir à voir. La journée s’annonçait maussade, voire pluvieuse, mais nous n’aurons finalement aucune goutte de pluie !
La routine est bien lancée et c’est sur le même principe que se déroule le jeudi, cette fois au secteur des Blaches et ses impressionnantes voies de 40m, toujours sous une météo plus que clémente.
Le soir, c’est la traditionnelle soirée pizzas, les appétits ont été bien creusés par cette semaine de grimpe, et tout le monde dévore !
Arrive le dernier matin, où il s’agit de ranger le campement avant de commencer à rouler. On parvient tant bien que mal à être prêts pour 11h. Cette fois, on descend un peu plus au sud que Sisteron jusqu’à Château-Arnoux. Là, il ne nous reste que peu de temps de grimpe (à peine 2h), car on doit revenir à Cagnes pour 17h pour pouvoir rendre les véhicules avant 18h. Les jeunes sont un peu frustrés de ce dernier jour et auraient bien voulu continuer. Nous aussi mais il nous reste pas mal de route.
Le trajet final se fait en une traite, car on se prend pas mal de pluie, et la petite pause prévue pour le goûter attendra Sauvaigo. D’autant plus que nous ne sommes pas trop en avance sur l’horaire. Il est 17h15 quand nous arrivons. Les jeunes embrassent leurs parents, récupèrent leurs sacs, rendent le matériel, nous disent au revoir et nous voilà seuls sur le parking. Plus qu’à rendre les véhicules et nous aurons droit à un repos bien mérité !
Et voilà, on est samedi et le temps a filé, comme à chaque fois. Les jeunes ont brillé par leur autonomie, et je peux affirmer sans me tromper qu’ils ont acquis une expérience non négligeable pour leur apprentissage de l’escalade. J’ai été particulièrement admiratif des plus jeunes qui n’ont pas eu peur de grimper en tête dans des voies dures pour leur niveau, dans un état d’esprit très sain. Espérons qu’ils parviennent à conserver à la fois le goût de la compétition et l’amour de l’extérieur, car il semble qu’il soit difficile de concilier ces deux aspects de notre sport. Les plus grands ne sont bien sûr pas en reste, et auront avalé de la longueur à n’en plus finir, tout en restant attentifs aux besoins du groupe.
Bref, bravo et merci à tous pour la bonne humeur ! Je vous donne rendez-vous aux prochaines sorties falaise !
Je tiens également à remercier Cécile, Delphine, Isa et Alexis, sans qui ces stages seraient bien différents. Ils ont pris en main une grosse partie de l’organisation pour nous décharger et nous laisser nous reposer en soirée, nous ont filé un coup de main appréciable en falaise, et nous ont offert des soirées endiablées ! La relève aura fort à faire pour se hisser à ce niveau.