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Retour sur le stage des groupes Compet à Toulon

Jour 1

Nous voilà mercredi 30 octobre, il est 9h et tous les inscrits au stage des vacances de la Toussaint sont présents sur notre lieu de rendez-vous favori, le parc Sauvaigo. Ce sont donc 10 jeunes, accompagnés de leurs parents et de leur valise, qui attendent l’arrivée du minibus du comité départemental pour s’en aller visiter l’aire toulonnaise afin d’y effectuer un stage d’escalade intensif durant trois jours. Ce matin, pas d’inertie de groupe, dix minutes suffisent pour charger les bagages et faire un petit bisou à papa et maman. Les enfants sont pressés de partir et aucun parent ne souhaite les retenir. Malgré un trafic fluide les jeunes filles trouvent le temps long et décident d’utiliser leurs cordes vocales afin d’étaler leurs talents de chanteuses sur la fin du trajet.
 
 
Nous arrivons au Mont Coudon, lieu de notre première séance d’escalade, un peu avant onze heures. Nous nous emparons rapidement d’une corde et d’un lot de dégaines puis empruntons le bon sentier menant au secteur « feeling ». Ici, sans être parfait, le pied de falaise est agréable, le soleil domine mais quelques arbres chétifs nous apportent l’ombre nécessaire. Maya, dont la motivation ne fait guère de doute, est la première chaussons aux pieds et s’apprête à grimper en tête dans « Caliméro », un 5c d’une trentaine de mètres. Malheureusement elle est stoppée dans son élan par une difficulté où elle ne trouve pas de solution, retour sur le plancher des vaches. Léane, Cécile et Mani respectent les fondamentaux de l’échauffement et vont respectivement installer la moulinette dans « le dalmasso migrateur », « chronastro » et « vocalise » trois interminables 5c pendant que l’ambitieux Léon se présente au pied de « parcours santé » le seul 5b du secteur, dégaines au baudrier dans l’espoir de faire la longueur en tête. Les premiers mètres peu aisés le rappellent à l’ordre : ici son gainage et sa tonicité lui sont peu utiles et Léon bute au deuxième point avant de redescendre. Romain tente alors sa chance et, à l’aide d’une prise cachée, trouve la solution puis s’élève sur une bonne partie de la voie. Néanmoins, il sera également stoppé par un nouveau « crux » qui le contraindra à redescendre. Mais cette cordée est opiniâtre. Léon y retourne puis, à force d’acharnement, parvient à aller encore un peu plus haut. Bravo les garçons pour votre beau travail d’équipe ! Esteban profite de la moulinette pour explorer sa première voie dont il parcourt l’intégralité sans difficulté. Il sera suivi par Maya. Romane, sans stress, enfile ses chaussons et enchaîne également  » Chronastro », sa descente signe la tant attendue pause déjeuner. Chacun trouve sa zone d’ombre et dévore ses victuailles avant l’habituelle dégustation de bonbons.
 
 
Une fois les batteries rechargées, nos jeunes sont prêts et retournent grimper avec entrain. Mani s’encorde et s’en va en tête défier « la fée clochette » un 6a+ de 35 mètres. Maya, Romain, Léon et Esteban, pleins de bonne volonté,  enchaînent les différents 5+ du secteur. De leur côté les grandes s’occupent dans « les flirts du mâle », un 6b que Lia est proche d’enchaîner mais tous les connaisseurs le savent, le calcaire toulonnais ne se laisse pas dompter facilement. Léane joue même son va-tout dans « Chlorodose » un 7a dans lequel les prises se font rares.  Cette dernière tentative marque la fin de notre première séance de falaise. Après le rangement des cordes et dégaines nous remontons rapidement aux voitures et filons vers « bloc session » pour le 2ème round.
 
 
Il est autour de 17h30 lorsque nous mettons les pieds sur les tapis. Pour cette séance nous resterons un maximum groupés en essayant de s’inspirer les uns des autres. Après un rapide rééchauffement, nos jeunes commencent à se frotter aux blocs durs. Contrairement à la falaise, ici les prises sont visibles et permettent aux enfants d’exprimer facilement tout leur talent sous les yeux admiratifs des badauds. Il faut dire que ça dépote sévère et que nos jeunes empilent les blocs de manière impressionnante. Romain, Romane, Maya, Léon et Esteban font un nombre pléthorique de blocs de difficulté violette (autour de 6b bloc) pendant que Mani, Mélia et Baptiste s’offrent quelques blocs noirs (autour de 6c bloc). Le duo Lia-Léane sort le grand jeu et, au nez et à la barde de l’élite locale, plie les blocs gris (environ 7a bloc). Plus tard, Mani ainsi qu’Esteban frôlent l’entorse et nous rappellent que, même sous ses airs débonnaires, la salle de bloc reste un endroit à risque et qu’il est primordial de respecter les consignes de sécurité. Voilà deux heures que nous tournons sur les tapis et la fatigue se fait désormais ressentir. Sans trainer nous plions bagage puis mettons la clé sur le contact direction « la maison des frères », notre lieu de villégiature située au Beausset. Nos dortoirs ainsi que la salle à manger sont les mêmes que l’année dernière et nous nous réapproprions rapidement l’endroit. Au menu ce soir c’est pâtes à la bolognaise ! Léane est aux commandes et nous sommes ses commis. Quelques ordres plus tard, la viande et les oignons sont cuits, les pâtes sont al dente, reste à effectuer le service. Sans exception les jeunes dévorent, il faut dire que la journée fut longue. Nous finissons le repas à presque 22h. Sans plus trainer nous envoyons tout ce beau monde au lit et malgré la fatigue générale certains chahutent encore. Quelques minutes suffisent à obtenir le silence et c’est enfin l’heure d’un repos bien mérité.
 
 

Jour 2

Charge mentale oblige, les filles se lèvent tôt, ont le temps de sérieusement entamer le pot de pâte à tartiner alors que les garçons larvent encore. Une bonne heure leur sera nécessaire pour rétablir la parité. Une fois tout ce beau monde debout et les sandwichs préparés nous pouvons prendre la route pour Sainte Anne d’Evenos où se dresse la falaise de « La Jaume », notre secteur du jour. Le topo annonce 25 minutes de marche d’approche mais nous savons qu’avec des enfants nous pouvons parfois doubler les temps indiqués. Au bout de quelques centaines de mètres les bifurcations se multiplient et j’ai le malheur de faire le mauvais choix. Nous nous élevons d’abord sur un bon sentier mais petit à petit celui-ci se réduit pour laisser place au maquis. Nous sommes déjà bien engagé et faire demi-tour serait trop casse-moral. En conséquence nous nous entêtons. Après s’être égratignés les mollets nous retrouvons le chemin au balisage bleu puis découvrons enfin le pied des voies. Alexis qui par curiosité avait lancé le chronomètre regarde sa montre et nous annonce notre temps : 1h02. Parfois, ignorer ce qu’il nous attend est préférable. Enfin nous posons nos sacs et, après avoir trouvé un coin d’ombre, nous nous équipons. Mani se lance dans « Lucy lucke », un 5c au profil dalleux. Au bout de quelques mètres Mani couine et peste contre le manque de prises. Arf maudite falaise. Mélia, assurée par Maya, s’en va en tête dans « coquelicot de droite » un 5b+ de grande classe. Le début n’est déjà pas aisé mais Mélia s’en sort à merveille, reste à gravir le dernier surplomb. Mélia s’engage, trouve les deux bacs salvateurs et, avant même de clipper le relais, s’autorise une suspension uniquement avec les mains. Léon lui aussi est très motivé pour grimper en tête, il prend une corde, un jeu de dégaines et se pose au pied de « voler c’est pas bien » un 5b d’une vingtaine de mètres.  Malgré un départ ne posant pas de problème, le benjamin du groupe est précautionneux et prend son temps. Il s’élève calmement jusqu’au moment où, alors qu’il s’apprête à passer la corde dans la dégaine, il zippe et tombe sur plusieurs mètres, le tout la tête en bas. Tomber avec  » le mou dans la main » est le pire des scénarios, la chute en est forcément impressionnante voire effrayante. Romain, qui était à l’assurage, finit de descendre Léon puis nous prenons soin de nous assurer de sa bonne santé physique et mentale. À l’évidence Léon se porte bien, il souhaite même regrimper tout de suite mais en « moul » dit-il. Solide le bonhomme ! Durant ce temps, Esteban, Baptiste, Romane , Cécile et Alexis grimpent dans les différents 5c. Lia enchaîne en tête « hors jeu » un 6a plutôt en fissure. Bravo Lia ! Le soleil est au zénith et au grand bonheur des enfants l’heure est à la pause déjeuner.  À l’ombre d’un petit surplomb, nous apprécions nos sandwichs faits maison.
 
 
Post prandial nous nous décalons d’une cinquantaine de mètres sur la gauche afin de découvrir un nouveau secteur. Le hic est qu’ici le thermomètre monte encore d’un cran et que nos gourdes s’assèchent. Effectivement certains n’ont plus d’eau et, alors qu’il n’est pas 15h, nous en sommes déjà à rationner et à partager le précieux liquide qu’il nous reste. Malgré tout, les jeunes grimpent. Romain tente sa chance en tête dans « glandeur nature » un 5b dans lequel il sera stoppé à la 4ème dégaine. Maya et Mélia qui souffrent pourtant beaucoup de la chaleur, s’accrochent aux prises dans « y’a pas de mêêê », un 5c au départ déroutant. Léane y va crechendo en enchaînant un 6b, un 6b+ puis chutera dans un 6c+ apparemment « morpho ». Sa copine Lia en profite pour prendre les différentes moulinettes avec plus ou moins de réussite en fonction de son degré de nonchalance. Léon et Esteban enchaînent toutes les voies de leur niveau et font un nombre satisfaisant de mètres d’escalade. Mani s’essaye dans « Saperlipopette », un 6b dont il parcourt la première moitié avant de choir. Baptiste, Romane et Romain profitent de la moulinette dans « une santé de fer » un 5c où le placement est de rigueur. Le soleil décline et passe enfin derrière la montagne. Le lieu devient vivable mais les choses sont parfois mal faite, il nous faut rentrer avant la nuit pour espérer prendre le bon chemin. Après le sempiternel rangement de cordes, nous mettons les sacs sur le dos et descendons au milieu des grès d’Evenos sans histoire jusqu’aux voitures. En face du parking se trouve une station service, j’y file acheter de l’eau. A la vue des bouteilles les jeunes sont hystériques, semblables à des groupies rencontrant leur star préférée et je dois avouer avoir trouvé ça chouette. En effet, voir cette jeune génération être capable de se réjouir d’un plaisir simple m’a comblé. La nuit tombe, il n’est plus question de traîner car ce soir c’est halloween et les enfants ont des projets. Après s’être vêtus de leur déguisement et maquillés de faux sang vient l’heure de la chasse aux bonbons. Nous sortons donc arpenter les rues adjacentes en quête de sucreries. Le succès est relatif, un bon nombre d’enfants sont déjà passés par là et les bonbons se font rare. Nous déambulons une heure avant de retourner sur la place centrale où Cécile entraîne les filles à danser sur une musique traditionnelle puis rentrons sagement à « la maison des frères » retrouver Lia et Léane qui s’affairent à préparer le poulet curry du soir. Il est tard et chacun engloutit son assiette avant d’avoir le droit à son verre de salade de fruits. Au vu du programme chargé du lendemain, au grand dam des enfants, nous decrétons un réveil matinal et allons naturellement nous coucher.
 
 

Jour 3

Ce matin nous jouissons des premiers rayons de soleil en prenant le petit déjeuner dans le jardin. Après les derniers détails nous quittons les parages pour nous rendre au « Baou des quatres ouros », site historique Toulonnais. Aujourd’hui les enfants retrouvent des couleurs, en plus d’avoir pris plusieurs bouteilles d’eau, la marche d’approche est de 8 min chrono. Bien que ce soit le dernier jour, la plupart garde une belle motivation. Aujourd’hui Léane a des ambitions, elle s’échauffe directement dans « Cuisse chaude » un 6b long et physique. Comme à l’habitude elle est suivie par Lia. Mélia décide de s’aventurer en tête dans « wall E » un 5b dans lequel un crux aura raison de ses velléités. Maya, couragement, essaye à son tour et passe ce pas de bloc. Elle s’applique dans la fin de voie et clippe le relais ! Voilà qui fait plaisir. Ce dernier jour récompense tes efforts, ta volonté et ton attitude. Félicitations ! Romain pose les paires dans « Manfred » un 5a prisu. Il est suivi par son compagnon de cordée Léon qui, après sa chute de la veille, renoue avec la tête et démontre ses qualités mentales. Dans cette même voie Romane affronte ses appréhensions en grimpant au dessus du point et s’en sort à merveille. Esteban prend toutes les moulinettes et va même essayer « Zorbec le gras », un 6a+ très athlétique pendant que Léane s’attaque à « Mata virgem » un 7a majeur très déversant. Dans ce profil à condition physique Léane ne bronche pas beaucoup et signe sa plus belle perf du séjour en sortant la voie à vue. Mani sort un peu de sa zone de confort et va se frotter à « Caduta massi » un 6a interminable et franchement pas cadeau. À l’aide une belle persévérance et d’un engagement certain Mani clippe le relais et peut être fier de lui. Baptiste, pas franchement convaincu, prend la moulinette puis, après un début de voie bien maîtrisée, se décourage trop facilement quand la difficulté s’accroît. Malgré tout, cette cordée a de la ressource. Mani va maintenant dans « Indexplosion », un 6a fait de pas de blocs et de bons repos. Alors qu’il pense cela infaisable, il randonne tous les crux et s’offre une nouvelle croix. Baptiste s’encorde et, sans autre forme de procès, enchaîne le 6a. Bravo les garçons ! Sans compter qu’avec de l’optimisme vous ferriez bien mieux. En une matinée, les jeunes ont grimpé trois à quatre voies et méritent amplement leur sandwich. Une fois de plus nous cherchons l’ombre car la tempête de ciel bleu perdure. Nous pouvons dire que nous abordons l’hiver avec notre dose de vitamine D.
 
 
Après le repas certains ont le temps de faire une dernière voie avant de ranger le matériel et de redescendre aux voitures. Il est 14h quand les portes automatiques de « vertical art » s’ouvrent pour ce qui sera notre dernier acte. Aujourd’hui encore nous restons groupés afin d’apprendre des autres. Bien que cela soit la cinquième séance en trois jours, nos grimpeurs regorgent d’énergie. Cette dernière serait-elle étroitement corrélée à la motivation ? Quoiqu’il en soit, en bons mutants de la résine, les jeunes performent encore. Léon et Esteban, dont la timidité a disparu, montrent encore une fois leurs qualités musculaires en enchaînant des blocs durs. Mani trouve enfin les prises et toppe quelques blocs ardus pendant que son acolyte Baptiste, dont l’appréhension s’est envolée, retrouve son dynamisme. Romain, un peu en dessous physiquement, compense par une belle envie. De son côté, entre deux blocs, Romane aime exagérément flâner sur les tapis. Romane on en a déjà parlé ensemble et peut-être ai-je été maladroit mais tu gagnerais beaucoup à augmenter ton volume d’escalade. Mélia et Maya font largement le job pendant que Lia peut enfin s’exprimer dans de vraies dalles techniques. Léane fait plusieurs démonstrations de coordinations, de compressions, de talons, de contres pointes et nous montre que l’entraînement paye. Le tour de la salle est maintenant terminé et après une dernière gaufre il nous faut regagner nos quartiers.
 
 
Ce stage touche à sa fin et avant de conclure je me dois de remercier Alexis et Cécile sans qui ce stage n’aurait pas été réalisable. Merci à vous pour votre aide, que ce soit à la falaise, dans les dortoirs ou en cuisine ! Merci aussi aux enfants d’avoir été de bonne compagnie, d’avoir su se mélanger, de m’avoir fait beaucoup rire et peu pleurer. Nous avons partagé un moment de vie qui, je l’espère, nous sera profitable à tous. L’escalade est un prétexte pour se retrouver, fabriquer des souvenirs et passer des vacances sportives. Au moins, par ce prisme, il me semble que ce fut une réussite. En espérant que votre retour à l’école soit aussi satisfaisant que votre niveau d’escalade, je vous dis à bientôt pour de nouveaux entraînements.
 

Stage adultes : l’île de beauté

L’organisation

Depuis longtemps certains adhérents nous demandent d’organiser un stage en Corse. Chose compliquée, quand on n’a que 4 jours en tout et pour tout. Mais cette année, le 8 mai tombait le mercredi juste avant le pont de l’Ascension, 2 jours fériés dans la même semaine : une occasion rêvée !

En début de saison, je me suis attelé à pêcher les infos : achat du topo, recherche des sites intéressants, des billets de bateau, des campings… Il n’y a pas photo, le site majeur de Corse concernant les grandes voies, ce sont les aiguilles de Bavella. Problème de taille : les voies sont très souvent orientées terrain d’aventure. Les protections ne sont pas en place, il faut donc les placer soi-même, sous forme de friends, câblés ou sangles. Chose que nous n’avons jamais apprise au club jusqu’ici… Il va falloir apprendre vite !

Ni une ni deux, je lance les inscriptions et le club achète le matériel nécessaire. Quelques sorties du cycle grandes voies, dont la majorité des participants viennent en Corse également, seront dédiées au TA. Je planifie également une sortie au rocher de Bayonne un peu avant le stage. Toute cette phase d’organisation fut longue et fastidieuse, je me m’attarderai pas plus dessus. Ce fut finalement 21 stagiaires motivés par l’aventure, soit le plus grand nombre depuis que je fais ces stages ! Je contacte Damien, un copain guide de haute montagne, qui nous filera un coup de main pour l’encadrement de tout ce beau monde !

Jour 0 : la traversée

Le mardi 7 mai, nous voilà tous sur le parking devant le parc Sauvaigo à organiser le matériel et les personnes dans les voitures. Petite spécificité, Sandrine nous a dégoté une tireuse à bière, ce qui est super, mais extrêmement volumineux ! On parvient malgré tout à tout encastrer dans les voitures pour un départ à 17h pour les derniers. On ne doit pas traîner, on doit être à 19h au port de Toulon, lieu d’embarquement pour Porto-Vecchio. Quelques bouchons toulonnais obligatoires et 2h plus loin, nous voilà tous à bord ! Une première étape de franchie. Moments détente, repas, jeux, analyse de topo et organisation du lendemain. Le plan : nous débarquons à 10h, certains font un stop boulangerie, on se retrouve tous au camping la Rivière à Zonza pour monter une partie du camp (barnum, gestion du frais) et on part rapidement grimper car la météo se dégrade en fin de journée. Ces infos en tête, chacun rejoint sa cabine pour une première nuit, bercé par le ronronnement du diesel et les léger roulis du paquebot.

Jour 1 : premier contact

Et le plan fut suivi à la lettre ! Débarquement, pain, camping. Sur la route, on se prend une grosse saucée au niveau de la forêt de l’Ospedale, nous faisant un peu douter de la possibilité d’aller grimper l’après-midi. Mais lorsque nous arrivons à Zonza, les routes sont sèches et la pluie a cessé. Les nuages tournent mais nous autorisent à monter le campement tranquillement. Après un sandwich avalé, chaque cordée organise son matériel, petit rituel qu’on répètera chaque jour, puis on reprend la route pour le col de Bavella à 15 minutes de notre lieu de villégiature.

Le parking est bondé, mais nous parvenons à trouver nos places et nous voilà rapidement sur la petite marche d’approche nous menant aux secteurs les plus proches du cols avec des voies de 3 à 5 longueurs : le Pilastru di l’Alba, le pilastru de droite, et la Punta Macao.

Xavier, Djé, JP et Brice accompagnés par Yannick s’embarquent dans « taffonite aiguë », une succession de cinq longueurs côtées 6a, les deux premières pouvant être grimpées indépendamment des trois dernières. La mise en route est lente, pour cause un début de voie peu évident et une température plutôt fraîche. Les premières lunules sont posées puis le premier relais est triangulé. Brice et Xavier rejoignent Yannick suivis de près par la cordée de JP- Djé. Les premières prises sont touchées et au bout d’une quinzaine de mètres patatras, Xavier décroche un gros caillou qui passe largement derrière JP mais qui s’écrase au pied de Djé. Premier avertissement sans frais, en TA on ne tire pas sur le caillou, on le pousse ! Au prix de deux bonnes heures d’efforts le groupe arrive au sommet de la deuxième longueur. Après une petite descente en rappel deux options s’offrent, soit s’échapper à pied puis rejoindre les voitures en dix minutes soit continuer dans les trois longueurs restantes. Djé, Xavier et Brice dont les ardeurs ont été affaiblies par le froid, les cailloux branlants et l’heure avancée optent pour le retour au camping pendant que JP et Yannick choisissent de continuer. La suite est facile et criblée de taffonis, ils gravissent aisément les trois longueurs menant au sommet.

Juste à côté, ce sont Julien et Cécile qui font cordée dans Tafonite amère, une voie en 4 longueurs en 6a+ max. Fins grimpeurs, ils seront de loin les premiers au sommet.

De mon côté, je me retrouve avec l’équipe des plus débutants, avec Jean, Michèle, Saliha et Roxane. Alexis, qui subit des tendinites aux coudes, accepte de prendre une cordée sous son aile dans du facile pour voir comment il se sent. Il part donc dans la première longueur en 5b d’une voie de 3 longueurs, juste à droite du Pilastru di l’Alba, avec Roxane et Jean. Je suis juste à droite d’eux dans une voie similaire en difficulté avec Saliha et Michèle. Lorsque j’atteins le premier relais et fais monter mes deux grimpeuses, j’entends que Roxane a du mal. Je redescends juste à côté d’elle pour la trouver en panique, Jean essayant de la rassurer. Ca part mal. J’essaie de la rassurer également mais rien n’y fait. Bon, c’est le premier jour et c’est une première grande voie pour Roxane, on ne va pas tenter le diable. J’indique à Alexis de passer sur demi-cabestan et de mouliner Roxane jusqu’au sol. Elle retrouvera les autres à l’auberge du col.
Après cette petite mésaventure, tout se déroule bien pour nous et on se retrouve assez rapidement au sommet où Ju et Cécile nous attendent.

Encore un peu plus à droite, Damien, en bon guide qui ne connaît pas encore ses clients, fait un long briefing à base de piliers de la sécurité et de placement des protections. Nos chers stagiaires, attentifs, apprennent beaucoup mais le froid commence à s’installer et c’est avec envie qu’ils décollent enfin dans les voies. Camille prend la tête d’une première cordée dans Aïoli bar avec François, une voie en 5c max « équipée ». Derrière, c’est Laura, Jean et Eric qui suivent. Damien garde l’oeil dans Scuzzuletta, 3 longueurs en 5b, mais cette fois en TA. Il est avec Gautier qui attaque la L1 et Sandrine, tandis que Matthieu, Phil et Jean-Luc ferment la marche. Le départ tardif de ce côté du secteur nous offre la possibilité à Cécile, Ju et moi de les rejoindre en empruntant la dernière voie libre, Occitanista, 6a max. Cette dernière passe par la ligne de rappels et je me dis qu’on gagnera du temps en préinstallant les cordes. On se retrouve plus ou moins tous en même temps au sommet de la Punta Macao et faire passer les 14 personnes dans les deux rappels prend du temps. Mais on s’en sort bien car la plupart ont déjà un peu d’expérience en ce domaine. Il est 19h30 passées lorsque tout le monde est revenu sur le plancher des vaches. Le temps de rentrer à la voiture puis au camping, nous voilà déjà quasiment à la nuit !

Pendant ce temps, quelques équipes étaient retournées au camp pour monter les tentes et c’est avec joie que nous découvrons le campement installé. Il ne reste plus qu’à faire un retour du matériel, faire cuire les pâtes et préparer la bolo. Le camping met à disposition un abri et quelques tables de pique-nique, bien assez pour nous accueillir tous, ce qui est bien pratique car pour 24, le barnum du club atteint ses limites. On se retrouve donc pour un repas bien mérité et un premier débrief où chacun y va de ses remarques et anecdotes. Partage d’expérience crucial pour s’améliorer en efficacité. Tirage, protections, constructions de relais, incidents, tout y passe et nous, les pros, essayons d’apporter notre expertise. Damien se révèle d’ailleurs un maître en la matière et partage beaucoup de petites astuces, tandis que je coordonne avec les compétences déjà acquises afin de ne pas trop perdre nos stagiaires sous une masse d’informations trop importante.

Puis c’est le moment d’organiser la journée du lendemain, la tâche la moins évidente qu’il faudra gérer chaque soir. On essaie de contenter tout le monde, tout en gardant à l’esprit les contraintes d’encadrement. Damien partira avec 2 cordées expérimentées dans l’arête de Zonza tandis que Phil, Cécile et Matthieu feront une variante avec la voie Quilici. Moi, je partirai dans Croce Leccia, une voie facile avec 3 cordées, pour peaufiner la pose de coinceurs et les relais tandis que Yannick ira explorer la Punta Caletta avec les « débutants ».
Mission accomplie ! Pendant que certains vont faire la vaisselle, d’autres terminent de prendre une douche un peu tiède et très vite, tout le monde s’endort du sommeil du juste.

Jour 2 : l’aventure commence

Les grimpeurs se réveillent tôt. Il a plu pendant la nuit, peu sont ceux qui ont dormi correctement. Mais l’excitation est au rendez-vous. Après un petit dej copieux, les cordées organisent leur matériel commun : sangles, coinceurs, cordes… Chaque groupe est prêt plus tôt que l’horaire prévu. Et c’est tant mieux car l’arête de Zonza est un gros morceau avec pas moins de 10 longueurs et 360m d’escalade, même si aucune ne dépasse le 6a ! La marche d’approche est rude également avec 45min qui montent raide.
Julien se voit attribuer la place de leader, celui qui ouvrira la voie. Tâche ardue tant l’itinéraire n’est pas évident à trouver. Les longueurs sont longues, on est en terrain alpi et il faut faire des choix. Malgré quelques erreurs inévitables, il s’en sort bien, avec Damien et Jean avec lui. Derrière, c’est Camille qui suit souvent en tête, en tout cas dans les longueurs clés, avec Gautier et François.

Passant par un itinéraire plus direct, Cécile, Phil et Matthieu atteignent le sommet de l’Acellucciu en premier. De là, ils descendent à la brèche des Genévois où ils choisissent l’itinéraire le plus facile contournant un 6a, itinéraire qui leur coûtera énormément de temps, et pas mal de prises de tête pour trouver l’itinéraire ! Derrière, Damien impose à ses deux cordées un peu réticentes la version directe. Bon choix !

A ce moment, mon groupe est à peu près au sommet de son objectif et nous avons vue sur la brèche au loin où on observe les grimpeurs s’affairer. En bas, de là où nous sommes, les choses sont plus tranquilles. La voie que nous avons choisie est idéale pour une approche en douceur du TA. Seul le départ pique un peu avec un petit pas en 5c où un arbre salvateur fait gentiment descendre la cotation à 5a. C’est Jean-Luc qui attaque en tête, encordé avec JP et moi-même. Il enchaîne facilement le pas dur et protège la suite avec l’expérience qui est la sienne. Derrière, Laura s’élance et je l’attends régulièrement pour vérifier ses protections et son tirage. Elle amène avec elle Eric et Brice. Pour la dernière cordée, c’est Djé qui décolle en premier. Il fera relais un peu en-dessous de nous pour éviter les bouchons. Sandrine, toujours sourire aux lèvres, suit avec Xav. L’objectif pour le groupe est que chacun prenne la tête, pose des protections et construise son relais. Journée péda ! C’est un peu long mais tout le monde s’en sort avec les honneurs et nous mangeons tous ensemble avec une météo clémente malgré un petit vent frais et quelques passages dans le brouillard sous la fameuse Croce Leccia, un peu en contrebas. Il est encore tôt et le choix s’offre à nous de poursuivre. Djé et Sandrine décident de stopper ici leur escalade tandis que le reste du groupe retourne du côté de la Punta Macao pour 3 longueurs supplémentaires. Après un petit détour dans le mauvais vallon, on se rend compte que Brice et Eric ont oublié leurs cordes ! Ils sont bons pour retrouver Sandrine et Djé aux voitures et aller commencer à préparer le célèbre colombo de Jean-Luc, nous sans avoir recueilli les précieuses infos préalablement.

Ce sont donc Jean-Luc, JP et Xav qui partent dans Aïoli bar tandis que Laura prend la tête dans la voie en TA de Scuzzuletta. Il faut bien comprendre qu’en TA, la dimension de l’itinéraire est cruciale et loin d’être évidente. Il faut parfois faire des choix dont on n’est pas certain de la conséquence et faire avec ! Laura se débrouille comme une cheffe et malgré quelques longues hésitations et des choix peu communs, elle parvient au sommet en ayant tout fait en tête ! On retrouve la cordée voisine pour descendre ensemble les rappels et retourner aux voitures.

Dans l’arête de Zonza, c’est encore plus long mais les cordées finissent par atteindre la punta di l’Acellu. Reste une longue descente pas facile où quelques erreurs mènent à des impasses. Mais finalement, tout le monde rentre à bon port. Ils sont épuisés mais heureux de nous raconter leur grande journée !

De l’autre côté du col, le groupe de Yannick est en mission pour la punta Caletta. Ils sont partis en dernier du camp et avaient pour consigne de ranger avant leur départ. Ils sont six : Alexis ouvre la marche et fait cordée avec Roxane et Saliha. Yannick reste auprès d’elles avec Michèle et Jean derrière. La petite heure de marche d’approche les met en jambe mais une fois arrivés au pied de la falaise le doute s’installe, ils ne savent pas vraiment où se trouve le début de la voie. Après une heure de repérage ils sont certains d’être au bon endroit et s’équipent du matériel. C’est parti pour 200 mètres d’escalade sur un granit d’exception. Dans cette première longueur, Alexis ne rencontre pas de difficulté et, après la triangulation de son relais, Saliha et Roxane s’élancent à leur tour dans la longueur où un premier crux les attend. Saliha montre l’exemple et Roxane, enhardie par son échec de la veille, se joue du pas de bloc. Michèle et Jean suivent sans peine et ils se retrouvent tous ensemble au premier relais très confortable. La deuxième longueur offre un passage original où ils doivent se laisser tomber, mains en avant, pour franchir une faille. La troisième longueur pose des problèmes d’itinéraire, Alexis peste un peu puis s’adapte en faisant un relais sur becquet. La dernière longueur est plus facile, ils courent vers leur objectif : la cime ! Ici le décor est à couper le souffle, la mer d’un côté, les aiguilles de Bavella de l’autre.  Mention spéciale à Roxane pour la réalisation de sa première grande voie ! Après avoir mangé quelques sucreries il reste maintenant à descendre. Pour cela un petit rappel suivi d’un plus grand sont nécessaires. Roxane pas encore très à l’aise dans cet exercice angoisse un peu, quelques fortes émotions plus tard le plancher des vaches est retrouvé sans embûches. Le retour, en-dehors d’être casse genoux, est une formalité. Il est tout de même 19h30 lorsque le groupe rejoint le camping ! La journée fût certes longue mais ô combien satisfaisante.

Le soir, tous les groupes se retrouvent et c’est la fête aux anecdotes tandis que Jean-Luc reprend la main sur son colombo qui nous régalera. On débriefe, on analyse un peu, on rigole. Tout se passe à merveille et on organise le lendemain. Je me suis un peu refroidi quand j’ai vu comment des cordées assez expérimentées ont quand même bien galéré dans l’arête de Zonza et je pose un veto pour les autres qui l’acceptent sans tergiverser. Camille a envie de parcourir Allegria, une ligne montant au Castellu d’Ornucciu, petit sommet où résident les restes de l’ancien château de Roccatagliata et ses impressionnantes grottes murées.
Mais c’est encore une course longue et la priorité est à ceux qui partiront le samedi. Ce sont donc Cécile, Sandrine, Djé, Xav et Eric qui iront parcourir cette voie avec Yannick. Damien se la jouera plus cool avec Jean-Luc, Ju, Jean et Matthieu dans la Super Picsou sur un sommet secondaire non loin de là : le Castellucciu d’Ornucciu.
Phil décide également de faire plus tranquille et embarquera avec lui Roxane, Saliha, Michèle et Jean pour une journée de couenne au col. Et finalement, je prendrai le reste du groupe pour aller faire des grandes voies équipées au secteur de le punta Arghjavara qui surplombe la rivière de la Purcaraccia.

Jour 3 : Persiste et signe

Nous voilà donc mon groupe et moi au parking du site. La marche d’approche est courte, ce qui ne nous empêche pas de la chercher un peu. Deux cordées doivent parcourir Heureux qui comme Ulysse en 5c max (Alexis, JP et François devant, Gautier, Laura et Brice derrière), tandis que je me paie une partie de plaisir avec Camille dans un mix plus ou moins volontaire de Patience dans l’azur et Torre di l’Alba. La cordée d’Alexis se rate un peu et finit dans Altore, ce qui s’avère être une bonne erreur puisque la cordée de Gautier reste dans la bonne voie qui ne semble pas beaucoup parcourue et bien sale ! Avec Camille, on trace vite et on a le temps de faire 2 voies différentes. On opte pour Conquistador comme second choix, qui est en train de passer à l’ombre (il fait chaud !) et la voie est un bijou ! On se retrouve tous au sommet pour la descente en rappels puis le pique-nique au bord de la Purcaraccia, à se refroidir les pieds dans l’eau. Retour au camping non tardif, ça fait plaisir !

Du côté du col, Phil a géré le groupe. Michèle et Jean grimpent en tête,  et Saliha a grimpé sa première 5c en tête tandis que Roxane continue de se familiariser avec le caillou.

Vers la Vacca, les choses prennent plus de temps. Damien refait un long briefing à son groupe avant de décoller, ce qui permettra à tous de grimper devant.

Le groupe de Yannick se prépare pour un projet d’ampleur.  Durant la marche d’approche Cécile et Yannick, obnubilés par la recherche du départ de la voie, délaissent un peu leurs coéquipiers qui, sans topo, s’égarent, descendent pour remonter et ainsi peaufinent leur échauffement. Une fois tous au pied de la voie, les cordées s’organisent. Cécile, Sandrine et Yannick font partie de la première cordée. Djé, Eric et Xavier leur collent aux basques. Dans la deuxième longueur un « pas » marque la première difficulté. Cécile prend la place de leader et s’envole pour trois longueurs extraordinaires, des taffonis aux formes incroyables qui laissent pantois. Notre présidente, pleine de confiance, chemine tranquillement en plaçant ses friends et câblés. Dans la cordée d’en dessous c’est Éric qui prend la tête pour sa première en terrain d’aventure. Il s’amuse comme un enfant et réclame des clichés à chaque protection posée. Il faut dire que le cadre s’y prête, un caillou d’exception, des couleurs fantastiques avec la rivière, bien connue des canyoneurs,  » la Vacca » qui coule 150 mètres en dessous. Au R5, un petit rappel est requis pour accéder à la suite. Dans la cordée de tête Cécile laisse sa place à Sandrine. qui s’en sort parfaitement. Le groupe se retrouve rapidement au pied de la dernière longueur. Ici deux options, soit s’échapper par le chemin de ronde soit gravir un 6a+ d’anthologie afin de parvenir au sommet. Djé, Xavier, Eric et Sandrine ont leur compte et s’échappent pendant que Cécile poursuit avec Yannick. Les taffonis tiennent leurs promesses, ici point de crux subtil : on prend les bacs et on tracte pour être finalement récompensés par la vue au sommet ! Majeur…

C’est finalement le groupe de Yannick qui arrive en dernier au camping après 19h30 ! Le temps de ranger le matos et de prendre une douche et c’est l’heure du resto. Ce soir, comme c’est le dernier soir où tout le monde est là, on a décidé d’aller manger pas trop loin au resto U Fuconu qui a accepté de nous recevoir à 24. Charcuterie corse, lasagnes, sanglier au menu ! Et organisation du lendemain…

Jour 4 : presque la routine

On prend les mêmes et on recommence. Après avoir embrassé Cécile, Sandrine, Roxane, Eric, Djé, JP, Jean et Damien qui prennent le bateau le soir-même, je me retrouve avec à peu près le même groupe que la veille à tenter l’ascension du castellu d’Ornucciu. Me voilà dans Allegria dans la cordée de tête avec François et Camille qui grimpera presque l’intégralité de la voie en tête. Derrière nous, Gautier, Laura et Brice suivent. Ju, Alexis et Xav se trouvent à notre gauche dans les Cinéastes, une voie un peu plus courte mais un peu plus dure.
Les longueurs s’enchaînent après une petite frayeur au R1. Camille maîtrise à merveille et je peux m’occuper de Laura jusqu’au passage d’un petit gendarme qu’on arrive à négocier sans perdre trop de temps. Là, c’est Brice qui prend le relais jusqu’à la vire (le chemin de ronde) juste sous le sommet. Camille se lance dans la dernière longueur en 6a+ et quelques minutes plus tard, nous voilà tous à apprécier la vue depuis la cime du piton rocheux. La descente demande de la prudence mais nous retournons à la voiture sans encombre.

Damien, lui, a pris le groupe de Roxane, Saliha, Michèle et Jean sous son aile pour sa dernière journée. Matthieu a accepté de l’aider et Delphine, arrivée la veille, s’est joint à eux. Ils parcourent sur mes conseils Croce Leccia, la voie d’initiation TA. Matthieu gère courageusement et sans gros soucis la première cordée tandis que Damien, sur corde autonome, aide un peu Roxane en second et guide Jean qui grimpe ses premières voies TA en tête du séjour. Derrière, Saliha et Delphine s’entraident également pour sortir les longueurs, un peu isolées de leur encadrant.

Yannick se retrouve à grimper à la punta d’Arghjavara et retourne avec Phil, Cécile et JP dans Conquistador, sans doute la plus belle. Cécile et JP partent dans la cordée de tête, JP étant volontaire pour faire en tête la longueur clé en 6b dalle. Il est partagé entre l’envie et l’appréhension, ce qui lui vaudra une bonne dose de stress par anticipation dès la soirée précédente. Il s’en sort pourtant parfaitement, en ne mettant qu’un seul petit essai pour dompter le passage clé. Yannick change de chaussons pour enchaîner la longueur sans trembler. Le reste de la voie est un pur bonheur.

Deux autres cordées grimpaient plus à gauche sur le secteur. Jean-Luc et Eric font parler l’efficacité dans Patience dans l’Azur. Tandis que Sandrine, Jérôme et Jean optent pour Torre di l’Alba qui permet de s’arrêter à la 3ème longueur. Tout ce petit monde se retrouve au bord de la Purcaraccia, où les plus courageux profitent d’une baignade bien rafaîchissante.

Après un stop à l’épicerie corse pour faire le plein de victuailles à ramener sur le continent, ils sont 8 à prendre la direction Ajaccio  avec un petit pincement au coeur. Pour les autres, c’est le dernier soir en Corse et les amis partis nous envoient des photos du bateau. Les coeurs sont gros mais nous devons encore préparer la dernière journée de grimpe.

Jour 5 : la der des der

Pour ce dernier jour, nous avons choisi de retourner aux secteurs du premier jour. Xav tenait à prendre sa revanche sur Tafonite aiguë et entraîne un bon groupe avec lui : Camille, Gautier, François, Laura et Alexis. Ils évitent la première longueur délicate sur l’aiguille puis enchaînent la voie, Camille en tête.
Pour ma part, c’est avec Julien que je grimperai dans U Compulu, une classique non loin à gauche qu’on avale en moins de longueurs que décrit dans les topos pour se retrouver tous en haut à peu près en même temps.

Matthieu, Jean Luc et Philippe vont se promener dans « Aïoli bar » pendant que Saliha et Yannick vont poser les derniers friends dans « Scuzzuletta », pour une dernière ascension de la punta Macao. Les cinq premiers mètres sont les plus délicats, la suite n’est que plaisir, lunules et taffonis. Ils atteignent rapidement le sommet et rejoignent la cordée voisine. Les stagiaires sont maintenant parfaitement rodés pour les rapples et retrouvent rapidement les sacs laissés aux pieds des voies.

Brice et Delph ont choisi d’aller randonner et visiter le trou de la bombe tandis que Michèle et Jean se la coulent douce au camp et commencent à ranger ce qu’ils peuvent.

Nous arrivons en début d’aprem au camping, le temps de partager les restes des repas, de préparer un dernier sandwich pour la traversée et nous voilà à plier le campement, les tentes, le barnum et à tout rentrer dans les voitures. Après un joli jeu de Tétris, tout est en place et il est temps de quitter les lieux, direction Ajaccio. Nous disons au revoir à Michèle et Jean qui restent un peu plus longtemps sur leur île et prenons la route, fatigués, heureux de ce que nous avons vécu, mais tristes de partir. Toutes les bonnes choses ont une fin il paraît.

Le bilan

Après ces quelques jours passés à Bavella, je pense qu’on peut assurer sans sourciller que le séjour a été un succès. Tout le monde en attendait beaucoup et chacun est reparti avec un bagage bien plus grand que celui avec lequel il est arrivé. Tout cela aura nécessité un gros travail en amont et pendant le stage mais clairement, cela en valait la chandelle. La présence de Damien, en guide expérimenté, a été un gros atout et je le remercie infiniment pour sa pédagogie auprès des stagiaires.
La Corse est une île magnifique et les aiguilles de Bavella un site d’exception. Nous avons su trouver des lignes magnifiques et adaptées au niveau de chacun, de sorte que tout le monde y prenne du plaisir sans se mettre trop de stress.
Aucun accident n’est à déplorer, et à titre d’encadrant, je suis très fier de mes stagiaires et je sais qu’ils sauront mettre à profit toute l’expérience qu’ils ont acquise durant le séjour.

De plus, chacun a su trouver sa place et s’adapter au groupe, ce qui n’est pas évident avec autant de personnes. Je remercie donc tous les participants pour avoir bien joué le jeu et accepté certaines contraintes. On retournera faire l’arête de Zonza un jour, c’est promis !

Stage jeunes à Chateauvert : résumé !

Nous en avons parlé, nous l’avons organisé, nous l’avons budgétisé et ça y est, le moment tant attendu est arrivé. Nous sommes lundi 22 mai et les 20 enfants attendus sont au rendez-vous accompagnés, bien sûr, de leurs valises dépassant parfois le mètre cube. Enfants et parents s’affairent à mettre tout cela en ordre dans les différentes voitures et le minibus. Le chargement est considérable mais tout finit par trouver sa place.

 Nous prenons la route pour le camping « Le grand jardin » situé à Correns, à proximité du vallon Sourn, lieu de nos futures aventures  verticales. Deux petites heures plus tard, et malgré les égarements de certains, nous sommes réunis au camping. Avant de prendre la direction de la falaise, une tâche indispensable nous fait face : installer le campement ! Ce sont 8 tentes à monter, une vingtaine de matelas à gonfler sans oublier le barnum qui nous permettra de manger sans être exposé aux quatre vents et de nous protéger d’une éventuelle pluie. On joue une nouvelle fois à Tetris pour faire rentrer toues les tentes dans l’espace qui nous est alloué puis chacun organise son coin. Les plus petites tentes sont montées rapidement, mais les plus grandes prennent un peu de temps. C’est dans l’entraide que notre campement s’organise et en moins de 2h, tout est monté et c’est l’heure du premier repas sous le barnum. Chacun avale son sandwich avant de préparer ses affaires pour la première sortie escalade.

Il est maintenant l’heure de rejoindre notre belle falaise et, pour cette première après midi, ce sont les secteurs voisins « Casque bleu », « Kricket » et « Atlantis » qui nous accueillent. Comme le parking est interdit dans tout le vallon Sourn, les pilotes effectuent une dépose de grimpeurs et du matériel au pied du secteur avant d’aller se garer 1km plus loin et revenir à pied. Pendant ce temps, Yannick et François organisent les cordées. La mise en route est lente, chacun essayant de manière plus ou moins autonome, de trouver une corde, un jeu de dégaine et accessoirement une voie à gravir. Antoine et Timéo se motivent pour grimper en tête. Léane, en guise d’échauffement, s’aventure dans la seule voie sans relief, elle butera à la troisième dégaine… Les moulinettes se multiplient et la grosse majorité des voies en 5 et 6a sont équipées d’une corde. L’ensemble des jeunes peut désormais s’exprimer dans des voies adaptées à leur niveau. Seule Anaïs, touchée par un virus, sera contrainte de rester assise sur un bout de caillou, elle aura le mérite d’attendre sans plainte la fin de la séance et Alaric, qui n’a pas trouvé ses chaussons dans ses affaires, est obligé de grimper en baskets ce qui complique un peu la donne, surtout que le secteur n’est pas facile. Mathis signe la performance du jour en réalisant au premier essai « Atlantis », le 8a majeur du secteur. La cordée Antoine/Esteban P n’est pas en reste et s’élance dans un 6b loin d’être donné. La température est frisquette et nous sommes à l’ombre. Les jeunes ont assez vite froid et il devient difficile de motiver tout le monde à grimper. Il est temps d’aller chercher les véhicules et, après un rangement laborieux des cordes, de rejoindre nos quartiers à Correns.

Le temps que chacun passe à la douche, certains ont la possibilité d’un petit foot ou d’une partie de badmindton mais l’heure du repas arrive rapidement. Au menu de ce soir c’est pâtes à la bolo, un grand classique adoré des enfants. Donna et Angela sont les chefs cuistots et elles nous font profiter de leurs expériences certaines en matière de cuisine collective, jeunes et moins jeunes se régalent et pas une once de nourriture ne sera gaspillée. L’obscurité s’est installée et nous signale que le temps est désormais au repos. Chacun va retrouver son duvet puis le camping s’apaise rapidement.

Le lendemain matin la question est inévitable. La nuit a été bonne ? Les jeunes, malgré un froid mordant, semblent avoir bien dormi, les moins jeunes beaucoup moins… Anaïs, qui n’était pas bien fraîche en soirée, a passé une bonne partie de la nuit à tousser mais cela ne semble pas l’avoir importuner. On avait donné 8h30 comme limite max pour se lever mais il ne sera pas nécessaire d’aller tirer des enfants du lit. C’est le premier matin et la fatigue n’est pas encore trop présente. On sait que cela va changer au fil des jours. La journée s’annoncant sportive nous donne droit à un petit déj riche en lipides et c’est un, deux ou trois pots de Nutella qui sont engloutis pendant que les bananes sont reléguées à leur triste rang de fruit peu compatible avec la jeunesse. Pendant que les adultes s’occupent de la préparation des sandwichs, les jeunes citadins font connaissance avec le milieu rural et s’amusent avec poules et dindons. Quelques instants plus tard nous sommes opérationnels pour une journée complète de varappe comme l’on disait jadis.

Aujourd’hui nous jetons notre dévolu sur les secteurs  » Tintin », tout petit secteur idéal pour réviser l’escalade en tête dans des voies courtes et faciles  et le secteur situé sur la vire juste au dessus proposant des voies d’un peu plus d’ampleur jusqu’à 7a. Le côté pratique étant qu’ici lorsque nous sommes à l’étage, sur la terrasse, nous avons quasiment les pieds au niveau des relais du secteur inférieur et c’est ainsi que les jeunes novices peuvent sereinement réviser ou même apprendre à faire la « manip » nécessaire lorsque l’on grimpe en tête. Aujourd’hui le soleil est présent mais le petit vent s’engouffrant dans le « vallon sourn » nous raffermit les chairs et nous interdit toute escalade en t-shirt. Les grimpeurs s’activent avec plus ou moins d’intensité et à 20 grimpeurs, la quasitotalité des voies sont prises. Mathis et Esteban vont grimper sur un bout de caillou juste à côté pour installer une moulinette dans un très long 6a, tandis que Léane s’essaie dans le superbe 7a du secteur « Caldoquie » à la difficulté concentrée dans les permiers mètres. Elle chute dans le passage difficile, et avec elle son humeur. Sylvain installe le superbe 6b+ juste à côté pour offrir aux plus motivés une voie de 35m abordable qui sera écumée toute la journée ! An fin de matinée, nous sommes rejoints par les parents de Rose et Lilas, Didier et Amandine, ainsi que Prune la soeur, qui dorment dans un camping car non loin du vallon. Avec eux débarquent Rebecca et Marion avec sa fille Maya, qu’on retrouvera tout au long du séjour.

La pause déjeuner est sifflée, chacun à enfin le droit de croquer dans son sandwich. Dans l’après-midi c’est la cordée « Milo-Mateo » qui impressionne, à mon souvenir ils parcourent 7 longueurs chacun et cumulent 200 mètres d’escalade par tête. Bravo les garçons pour votre motivation, vous avez grimpé l’équivalent du Baou de Saint Jeannet ! La détermination d’Alaric fait également plaisir à voir, il ne recule devant rien et ne se laisse intimider par aucune difficulté. Un petit groupe se détache pour se rendre dans une grotte dans laquelle quelques lignes  majeures sont équipées. Aujourd’hui c’est Léane qui fait parler les biceps en réalisant au 3ème essai   » Les éléments ne font pas de cadeau », un 7b+ physique et dément. Mathis l’ayant enchaîné à vue, il voulait sur les conseils de Sylvain aller voir la superbe ligne en toit de Power, un 7b+ atypique, mais un panneau indiquant un nid de chouette dans la voie lui fait oublier le projet. Il ira se frotter au terrible 7c « Hermine trou trou » où plusieurs montées avec son coach seront nécessaires pour simplement défricher les méthodes. Lia, de son côté, enchaîne un joli 6b sur la droite du secteur. En fin de journée Esteban C, resté au secteur initial mettra quelques essais pour enchaîner le fameux 7a mais rien n’y fera, la fatigue ainsi que la pluie semblent avoir pris le dessus. Effectivement le rangement des dernières cordes s’effectue sous une petite averse et c’est encore Esteban C qui s’y colle pendant que le reste du groupe vient d’abriter dans la grotte de Power. Sylvain effectue un premier aller-retour avec le groupe des filles et François qui a pour mission de faire doucher tout le monde.

Quelques instants plus tard nous voilà tous réunis au camping. Le ciel s’étant éclaircit, Boris, qui dort pas loin avec ses parents, nous rejoint et un bon nombre d’entre nous allons revisiter les règles du football dans un match endiablé qui se terminera par l’injuste  » But en or ». Le jour décline et nous nous retrouvons tous autour d’un poulet au curry d’exception. On dit merci qui ? Merci les cuisiniers !! Ce soir encore rien ne restera. Alors que l’on vantait les douches pour leur confort et leurs eaux chaudes supposées inépuisable, ce soir Dona et Sylvain font les frais des trop longues cures thermales de certains. L’heure est au couchage et l’état de santé d’Anaïs nous inquiète mais Dona, en bonne ex-infirmière, gère comme une pro et notre petite malade passera une bonne nuit pour être en pleine forme dès le lendemain matin.

En dehors de François qui dort dans le auvent de la tente des 6 harpies, tout le monde semble avoir dormi d’un sommeil du juste. Un seul petit épisode de panique nocturne a tiré du duvet Dona et Sylvain mais tout est vite rentré dans l’ordre. Après nos deux kilos de Nutella quotidien et la préparation des casses croûtes, nous voilà de nouveau en route vers notre falaise fétiche. Aujourd’hui c’est les secteurs autour de « Colibri » qui ont l’honneur de nous recevoir. Maya est la première à grimper, elle s’aventure en tête dans  » Ça glisse au pays des merveilles » un 5a+ au départ déroutant. Elle sera malheureusement stoppée à mi voie par une trop grande appréhension de la chute. Persévère pour enfin dépasser cette peur et ainsi mettre à profit tes qualités de falaisiste. Lino met également de la bonne volonté et réalise en tête un 4a très raide au vu de la cotation. Anaïs, pleine d’envie, tente également sa chance en tête. Une tentative malheureusement avortée par un manque d’expérience mais rien ne lui enlève son sourire et sa bonne humeur communicative. S’ensuit des performances plus au moins notables jusqu’au très attendu pique nique. Mathis, qui s’était chauffé en faisant à vue le 7b « Transmutation » et Sylvain profitent de la pause pour tenter d’enchainer leur projet de la veille en 7c… sans succès ! Malgré deux beaux essais de Mathis, le crux final restera invaincu.

L’après-midi, les voies plus sérieuses attendent les jeunes. Léane parcourt l’interminable 7a « Cap Horn » mais la réussite n’est pas au rendez-vous, madame Lerebours choit dans les derniers mètres. La cordée « Mélia-Rose » s’active et s’en va découvrir un 6b puis Mélia continuera la moisson en enchaînant presque en sifflotant le 6b+ déversant juste à côté. Matéo s’élève dans  » Le colibri », un 5b+ de plus de 40 mètres installé par Lia mais ne parvient pas à toucher le relais à quelques mètres près. Sylvain installe la moulinette dans le plus que superbe Borderline, un 6b+ de 40m qui verra les assauts de quelques valeureux grimpeurs comme Timéo et Mani.
Pour une bonne partie du groupe la suite de l’après-midi est dédiée à la baignade ou du moins à la détente aux abords de l’Argens qui, dans cet environnement privilégié, coule en toute quiétude. Le vent aura raison des ardeurs de tous et seuls quelques orteils et Antoine, dont on saura jamais si c’est par maladresse ou par bravoure, finiront immergés sous le regard d’Angela.
Côté escalade, un petit groupe s’écarte vers la grande face. Mathis rate d’un poil et à vue le majeurissime 7c  » Abolition des privilèges » et couine sérieusement dans le très exigeant 7c+  » Le diktateur » pendant que Lia s’offre un 6b très classe à gauche de la grande face.

La journée s’achève ainsi et comme tous les soirs nous nous retrouvons au complet entre les tentes, le coin cuisine, les douches et le stade de foot. Le dîner du soir laisse un peu moins rêveur que les jours précédents, au menu graine de couscous accompagné de ces knackis sur son lit de ratatouille en boîte qui, au grand désespoir de Cyril, ne contient que très peu de fibres… Cependant nos cuisinières désormais renommées, à coup de petites astuces de chefs étoilés, agrémentent le tout et rendent le repas comestible et le moment convivial. Ce soir les enfants sont ravis, c’est enfin le moment du très attendu jeu du « Loup garou », un jeu de rôle grandeur nature dans lequel l’objectif est de…tuer tout le monde. Le clocher sonne les 22h, le moment d’aller faire un câlin à son oreiller.

Les matinées se suivent et se ressemblent, je vous laisse donc déduire ce que nous avons ingéré, il faut que j’arrête de faire de la pub pour un produit qui favorise l’obésité et la déforestation sous peine de me faire censurer. À présent nous nous rendons au secteur « Alex » et « Triste tropique », le premier étant un beau mur vertical très sculpté, le deuxième nous offrant des voies plutôt courtes et pêchues. Après une mise en route toujours difficile, l’ensemble des participants trouvent chausson à leur pied. Baptiste avec un regain de motivation parcourt presque autant de mètres d’escalade en une matinée que lors des trois premiers jours. Lilas toujours discrète continue sur sa lancée et confirme sa belle prestation de la semaine avec, en prime, un comportement irréprochable (il ne faut juste pas la taquiner au réveil sous peine d’un regard noir à glacer le sang). Aujourd’hui le mercure s’est élevé et, notamment pour la dégustation de nos sandwichs, nous privilégions les zones ombragées.

Une fois l’après-midi, le gros des troupes reste sur place à poncer toutes les voies possibles jusqu’à 6b+. Mais un petit groupe retroune à la grande face et Mani est le premier à prendre la moulinette dans « Le chmatex » un 7a classique du secteur. Il monte encore et encore mais finit par tomber dans la section finale probablement géné par son entaille au doigt grâce à laquelle il marque toutes les prises de son ADN. Timéo ne se fait pas prier et, aidé par le » flash » du copain enchaîne directement cette même voie. Félicitations pour cette belle performance ! Lia se surpasse et va très loin dans « Arielle » un 6b+ aux points espacés. Bravo Lia ! Boris sort le grand jeu et enchaîne à vue … un 6b de quarante mètres ainsi que « Arielle » la voie citée précédemment. Sans surprise Mathis réalise au 1er essai « Abolition des privilèges » raté la veille puis signé une belle perf en empochant à vue  » Les couleurs du charme », un 7b+ usant et engagé. Pour finir Léane enchaîne à vue deux des trois 7a classiques de la grande face, à savoir  » Les frontières du néant » et  » La chmatex », deux petits bijoux de dame nature. Et comment appelle t-on ce genre de voies les jeunes ?? Bah des voies complètement majeures évidemment !

C’est sur ces belles réussites et tandis que Sylvain continue ses allers-retours quotidiens et que François gère les filles au camping que nous quittons les lieux, demain la pluie est annoncée et nous ne sommes pas certain de pouvoir revenir. Un dernier coup d’œil sur la falaise en guise d’au revoir puis nous voilà dans le minibus. Ce soir un petit détour dans le village de Correns s’impose autant pour acheter quelques paquets de bonbons que pour commander la vingtaine de pizzas indispensables pour d’une dernière soirée. Une fois repus les jeunes s’en vont jouer puis finissent par se quereller. Tout ça est un peu bête surtout qu’il s’agit là des derniers instants que nous partageons. Néanmoins cela nous permet d’envoyer sans autre forme de procès tout ces jouvenceaux au lit sans doute éprouvés par quatres jours d’activités intensives. 

Le dernier matin, les nuages ont pris le dessus cependant, avant qu’ils ne s’épanchent, ils nous laissent le laps de temps nécessaire au rangement des tapis, tentes et duvets. La menace de la pluie faisant son effet, seul le barnum sera plié mouillé avant d’être sanglé sur le toit du Berlingo d’Angela ! Tous les sacs et caisses sont dans les voitures. Nous rassemblons une dernière fois tout le monde pour dire aurevoir à ceux qui repartent avec leurs parents et féliciter pour leur comportement quasi exemplaire. Puis chacun prend sa place dans un véhicule. On fera un stop sur une aire d’autoroute pour manger le dernier sandwichs et les restes de pizzas avant d’arriver pour 14h15 à Cagnes-sur-Mer où tous les parents ont pu se libérer pour récupérer les enfants. Merci pour ça, ça nous a laissé le temps de ranger le matériel et d’aller rendre le minibus sans finir trop tard !

Comme à l’habitude les derniers mots seront aux remerciements. Merci aux parents accompagnateurs au top : François, Donna, Angela et Cyril sans qui les enfants auraient dormi dehors, à même le sol, se seraient guère douchés et n’auraient pas mangé à leur faim. Mille merci à vous !! Un grand merci aux enfants pour leur attitude, ce fut une année plutôt facile malgré les quelques débordements inhérents à la vie en collectivité. On remettra ça bien sûr sans problème l’an prochaine mais en attendant, pour les encadrants, place à un peu de repos avant de rempiler avec le stage adultes !

Stage du groupe compet à Toulon

Nous sommes lundi 4 mars et c’est aujourd’hui que le stage des vacances de février débute. Il concerne le groupe « compet » du club et c’est avec onze jeunes de 9 à 17 ans que nous partons en région toulonnaise pour trois jours de varappe intensive. Pour le transport de tout ce beau monde nous sommes répartis entre le minibus du comité territorial et la voiture d’Isabelle, notre maman à tous durant ce séjour. A propos, cette fois-ci, je vais un peu casser les codes convenus en commençant par les remerciements. De toute évidence je tiens à rendre grâce à Isa pour son dévouement, son soutien, sa bonne humeur, son investissement, enfin pour l’ensemble de son œuvre quoi ! Elle s’est occupée des courses, du transport des enfants, des allers-retours supplémentaires entre la falaise et la maison des frères, du pique-nique, du repas du soir, de la bonne tenue de la chambre des jeunes filles et bien plus encore, la liste n’est pas exhaustive. Un grand merci également à Mathis pour son aide précieuse aux pieds des falaises, pour ses conseils et pour sa volonté de toujours bien et beaucoup faire.

 
Bon revenons au lundi matin. Il est neuf heures et les participants sont tous là, prêts au départ. Après avoir chargé les valises, parfois plus grosse que les enfants, dans le coffre du minibus et sans avoir oublié les derniers bisous aux parents, chacun prend sa place au sein des véhicules. Le partage est simple, Timéo, Mani et Boris avec Isa et les sept filles ainsi que Mathis prennent le bus avec moi.
Aujourd’hui le programme est conséquent et ça débute par le trajet. L’ A8 nous gratifie de ces sempiternels bouchons jusqu’à Antibes, mais passés ceux-ci et après quelques kilomètres de fluidité, un nouveau ralentissement dû à un « convoi exceptionnel » étant à cheval sur le terre plein central de l’autoroute nous freine… Mis à part les ralentissement de l’agglomération toulonnaise, la suite est sans encombre, nous sommes enfin au parking du Coudon. Isa effectue sa première de ces nombreuses BA et file au centre qui se trouve à encore quarante cinq minutes de voiture régler l’administratif. De notre côté, après quelques minutes de réflexion sur l’accès le plus adéquat, nous nous équipons de nos baudriers et, à l’aide de cordes fixes, rejoignons le pied de la falaise où nous prenons plaisir à manger nos sandwichs. Désormais il n’est plus temps de reculer ! Nous sommes venus grimper alors allons-y ! La mise en route est un peu longue, les jeunes filles sont bavardes puis elles sont en vacances me disent-elles ! Cependant Maya montre l’exemple et s’intéresse au caillou. Elle grimpe en tête et va toucher la première le relais de « Pipsou-Mimsou ». Elle sera suivie par l’ensemble de ses copines. Léane et Lia s’échauffe dans « Marjorade » un 6b au départ un peu bloc pendant que Mani, Timéo suivis de Boris s’occupent dans « la pitchounette ». Mathis lui n’a pas de temps à perdre, il snobe un tantinet l’échauffement pour réaliser à vue « Mythe errant » le 7a classique du secteur, une voie  verticale au calcaire sculpté où la précision de la pose de pied est prépondérante. L’après-midi se passe entre escalade et dégustation de bonbons, environ trois paquets par personne et par longueur. Lors de ce séjour, avec Isa, nous aurons souvent une pensée sur le cours « L’ alimentation chez le jeune sportif »  dispensé il y a quelques semaines par Cécile. Eh oui tout ça c’est de la théorie mais heureusement pour nous, nous vivons en pratique ! Mélia, Rose, Maya et Lilas arpentent « l’éloge du sanglier » un 5c d’ampleur.
Le temps passe et chacun fait les voies adaptées à son niveau, dont beaucoup seront gravies en tête. La première session falaise touche à sa fin et, avec Mathis, nous optons pour le retour par la via corda « Les vires robion ». Après que ce dernier ait fait un premier aller retour rapide pour repérer et déposer trois cordes, nous nous munissons tous de deux longes puis remontons sans difficulté. Là-haut Isa vient d’arriver et, surprise du chef, elle a préparé environ 80 crêpes ! De quoi ragaillardir nos petits sportifs ! Rien de mieux que ce goûter avec cette vue qui nous est offerte pour se préparer à la suite du programme : une séance de bloc.
 
 
Nous voici maintenant à l’entrée de la salle d’escalade de Bloc Session et, après les minutes nécessaires à notre accueil, nous sommes au complet sur les tapis prêts à nous réceptionner. Les jeunes sont encore plein de vitalité, ils sont bluffant de longévité. La séance se passe pour le mieux, chacun arrivant à faire des blocs difficiles, extrêmes ou mutants selon le code couleur de la salle. Deux heures seront nécessaires pour apercevoir des signes de fatigue et c’est légitime. En plus des efforts fournis, il est presque 20h, largement assez tard pour ranger les chaussons au fond du sac sans culpabiliser. Une petite demi-heure de route est nécessaire pour arriver à la « Maison des frères » une immense bâtisse construite au dix-huitième siècle qui sera notre lieu de villégiature durant deux nuits. On s’installe, certain vont à la douche, certains se divertissent puis nous nous rejoignons pour les revigorantes pâtes à la bolo. Le repas est animé, Mélia, Romane et Rose assurent l’ambiance mais par bonheur, Maya, Lilas et Boris, plus calmes, rendent la vie de groupe agréable. Il est presque 22h lorsque nous terminons le repas. Assez traîné, nous filons hâtivement nous coucher. Timéo ayant déjà dans la journée montré quelques faiblesses gagne au jeu du premier endormi.
 
 
Les lits grincent mais n’ont pas empêché nos jeunes de bien dormir. Après un petit déj en règle nous décollons à 9h15 pour rejoindre la falaise du « Croupatier » à une petite demi-heure de notre logement. Le topo annonce trente cinq minutes de marche, la réalité dira une heure. Ah cette différence entre la théorie et la pratique, insupportable ! Bon c’était à prévoir avec Romane, Rose , Mélia dans l’équipe bien heureux d’arriver à la falaise avant la nuit. Mathis a été d’une grande patience avec vous les filles ! Une fois sur place et après avoir récupéré notre souffle en admiration devant le panorama, les protagonistes sortent les chaussons et, chez les plus jeunes, Maya est encore la plus efficace. Elle parcourt « Château de carte » un 4c dans un dièdre, comprenez dans un angle plus ou moins ouvert. Léane couine et louvoie dans « Croute à pieds » un 6a qui n’a pas l’air commode. Timéo quant à lui a de nouveaux signes  de fatigue au point de s’en aller trouver repos à quelques mètres du pied de la falaise. Il réapparaîtra une heure après, frais comme un gardon, comme si rien ne s’était jamais passé. Par la suite Boris fera la perf de la journée en enchaînant à vue et en tête le long et beau 5c « viva Zapata « . L’heure a tourné et Isa, notre bien dévouée, se propose pour faire un aller retour aux voitures histoire que nos jeunes ne soient pas en manque de sucres rapides pour la fin de journée. Pendant ce temps Mathis et Léane enchaînent au premier essai « Eyengui », un 7a aux prises encore humides puis Lia met un beau run dans « Malabar express » un 6c au calcaire compact intimidant. Boris, encore lui, fait une remarquable montée dans « Bagdad cassé » un 6a tout en fissure. Il tombera à quelques mètres du relais après trente mètres d’escalade. Isa fait son retour et, sans attendre, nous nous jetons sur les biscuits. Après ce petit en-cas les filles bénéficient de la moulinette dans le long 5c voisin pendant que les moins actifs profitent encore quelques instants de la chaleur apportée par le soleil. Le programme initial était d’ajouter une nouvelle séance en intérieur ce soir mais la marche d’approche a rebrassé les cartes et nous avons préféré différer la session indoor afin de profiter pleinement de cette journée idyllique et ainsi rentabiliser la longue marche. Eh oui y’a pas de petits profits ! Pour clôturer la journée Mani file récupérer les dégaines dans une voie facile puis nous voilà presque prêts à retourner aux véhicules. Pour la descente et comme à l’habitude, notre trio infernal, Romane Rose Mélia papillonnent, s’inventent des intersections partout et prennent toujours un peu plus de retard sur le reste du groupe. Nous arriverons vingt minutes après tout le monde en ayant revisité le répertoire de Louane. Isa et les trois garçons, Timéo, Mani, Boris sont déjà partis. Nous nous mettons en route afin de les rejoindre au plus vite. Ce soir c’est poulet au curry accompagné de son riz blanc, le tout cuisiné avec amour dans de grandes casseroles de collectivité. Le kilo de riz ne fait pas le poid, les organismes demandent du carburant et, plus encore, celui de Romane qui, en bon aspirateur fini l’ensemble des assiettes. Ce soir nous debrieffons sur la journée et sur un point de sécurité particulier, le nœud en bout de corde. Faites-le, toujours ! Après avoir raclé les fonds de crème mont blanc et de compote nous rejoignons nos chambrées respectives et pour espérer recharger les batteries. Côté garçons, ça ne s’attarde pas, brossages de dents et au dodo. On peut dire qu’ils s’adaptent à merveille, dorénavant ils mènent une vie monastique. Chez les filles c’est un peu plus chaotique, ça parle, ça danse et ça rigole.
 
 
Nous sommes à l’aube de notre dernier jour et grâce au rangement effectué la veille nous mettons les clés sur le contact avant 9h, une prouesse pour un gros groupe. C’est de bon augure pour espérer réaliser le défi qui est le nôtre, soit grimper en extérieur puis aller jeter les dernières forces dans une ultime séance de bloc. Après un détour par la boulangerie nous arrivons vaillants sur le parking du « Baou des quatres heures » site historique toulonnais qui doit sa notoriété à Patrick Eldinger. Cette fois-ci, que tout le monde se rassure, seulement dix minutes de marche sont nécessaires pour accéder au secteur. Une fois sur place c’est un groupe dynamique et efficace que je découvre, nullement émoustillé par l’accumulation des jours  et des efforts. Les discrètes Lilas et Lia font leurs voies, parfois en tête, parfois en moulinette, en fonction de la difficulté rencontrée. Timéo a la folie de la manip et se fait plaisir dans toutes les longueurs abordables du secteur. Maya, Romane, Rose et Mélia s’essayent dans « Zorbec le gras » un 6a+ physique de continuité pendant que Mathis sort les gros muscles dans le majeurissime 7c+ « A l’ombre des minarets ». Léane assure le coup et réalise « 2012 » un interminable 6c. Boris, qui souhaite défier les voies de son niveau max, s’embarque dans le difficile 6b  « Chair de Poule », malheureusement vraiment trop compliqué. De son côté Mani se montre courageux, il enchaîne en tête et au premier essai « Cuisse chaude » un 6b, comme le veux le secteur, athlétique. C’est sur cette belle prestation que l’ombre arrive et nous donne l’ordre de quitter les lieux. Nous embrassons du regard une dernière fois la rade toulonnaise puis nous rejoignons le parking.
 
 
Bientôt nous arrivons à notre dernière étape, se frotter au blocs modernes de « Vertical Art ». Après nous avoir rappelé les règles de sécurité nous voilà autorisés à fouler les tapis et à profiter de tous ces blocs riches en couleurs. Les enfants sont épatant, et à contrario de se qu’ils émanent lorsqu’ils randonnent, ils regorgent encore et toujours d’énergie lorsqu’il s’agit de faire du bloc. Chacun y va de son petit exploit et de son bloc réussi, l’ambiance est joyeuse et détendue. Il nous faudra deux bonnes heures pour faire le tour de la salle et pour anéantir la dernière once de force.
 
Voilà ce stage touche à sa fin et se fut, il me semble, une belle expérience pour chacun. De la rigolade, du sport, de la camaraderie, et toutes ces choses qui font les fabuleux souvenirs. Je vous remercie tous, sincèrement. J’ai pris beaucoup de plaisir à vous faire découvrir cette région qui m’a vu naître, ces falaises qui m’ont initié à l’escalade et qu’il est beau de partager ça avec vous aujourd’hui. Vous êtes un super groupe, parfois bruyant mais avec une si belle énergie. Ne changez rien ! Ah oui et une dernière chose pour ceux qui se poseraient la question : au fait, pourquoi grimper à Toulon ? 
Parce que Toulon !
 

Stage jeunes de Pâques à Chateauvert : inscriptions !

Ça y est, les inscriptions pour le tant attendu stage enfants des vacances de Pâques sont ouvertes. Le stage concerne les enfants à partir de 10 ans. Cette année, on n’ira pas trop loin. La destination retenue est le superbe vallon Sourn dans le Var, entre Chateauvert et Correns.

Le stage se déroulera durant la première semaine des vacances de Pâques, du lundi 22 au vendredi 26 avril au camping du grand jardin à Correns.

Le club louera 2 minibus pour le transport des troupes et on attend la participation de parents si nécessaire. Ce stage est un moment important de la vie de club, avec des liens qui se créent entre les enfants, mais aussi entre les moniteurs (Yannick et Sylvain)  et les jeunes. Il offrira comme chaque année de bons moments d’émotions, et de grands épisodes sportifs. Nous comptons sur vous pour vous inscrire en masse !
Pour ceux qui se demandent comment ça se passe, je vous conseille de lire le résumé du stage de l’année précédente à Buis-les-Baronnies.

Pour ce qui est des inscriptions, vous trouverez tous les documents nécessaires ici : la fiche d’inscription et la fiche sanitaire. Ces deux documents, ainsi que le règlement de 225€ (en liquide, chèque à l’ordre de l’US Cagnes Escalade ou virement en indiquant l’objet et le nom de l’enfant en référence) doivent être remis à Cécile, Yannick ou Sylvain pour réserver votre place.
Attention, les places sont limitées à 25 et les documents et le règlement doivent nous être remis avant le 22 mars impérativement !

Vous trouverez toutes les infos nécessaires dans ce document. Vous y trouverez notamment la liste du matériel à amener. Pour ce qui est des tentes et du matériel d’escalade, nous nous organiserons plus tard pour savoir ce qui manque ou ce qu’on a en trop.

Nous aurons besoin de quelques parents pour nous aider au bon déroulement du stage, transport et aide au campement. Si vous êtes disponibles et intéressés, n’hésitez pas à vous manifester. Une participation aux frais d’hébergement pourra éventuellement être demandée. 

Venez nombreux !

Stage en Corse du 8 au 12 mai 2024 : lancement des inscriptions

Ca y est, après tant d’années à l’envisager, voilà que nous faisons le grand pas : en 2024, le stage adultes grandes voies se fera en Corse !! Si vous êtes intéressés, lisez attentivement ces lignes et remplissez le formulaire en fin d’article.

Nous profitons donc d’un grand week-end de l’Ascension puisque le mercredi est également férié. Le stage se déroulera donc du 8 au 12 mai. Le trajet se fera bien évidemment en bateau. A l’heure actuelle, les ports de départ et d’arrivée ne sont pas encore déterminés mais nous partirons (normalement) soit de Nice, soit de Toulon. Nous prévoyons de louer quelques cabines pour un voyage un minimum confort et arriver au moins un peu frais le matin.

Le départ se fera quoiqu’il en soit le mardi 7 mai au soir pour une traversée de nuit. Pour le retour, nous prévoyons deux retours possibles : soit le samedi soir pour un débarquement le dimanche matin pour 4 jours sur place, soit le dimanche soir pour un débarquement le lundi matin pour 5 jours sur place. Evidemment, le tarif du stage ne sera pas le même pour 4 ou 5 jours.

Nous sommes en train de comparer les différents tarifs des campings à proximité du col de Bavella, on vous tiendra au courant sur celui que nous choisirons. Ce sera soit du côté de Zonza, soit sur la route de Solenzara, dans tous les cas à environ 30min en voiture du col.

Question escalade maintenant, les choses se présentent un peu différemment par rapport à d’habitude. En effet, les voies sont beaucoup moins équipées que celles que nous pratiquons sur le continent. La plupart des voies (surtout dans le facile) sont ce qu’on appelle du terrain d’aventure (TA) au moins partiel. C’est à dire qu’il va falloir placer nous-mêmes une bonne partie des protections, sous formes de coinceurs ou de sangles. Il faut savoir que le rocher du côté de Bavella est du granit. Beaucoup plus compact que le calcaire, il offre souvent de belles fissures homogènes et, particularité Corse, des taffonis qui rendent les protections sur sangles très évidentes.

Pas de quoi paniquer donc, mais il n’en reste pas moins que l’approche est différente d’une grande voie équipée classique. Il s’agit d’être prudent quant aux cotations abordées et encore plus quant aux délais de grimpe. Il s’agira donc de choisir judicieusement les voies et de s’adapter au fur et à mesure de nos expériences. Bien sûr, nous serons là avec Yannick pour vous guider mais on aura toujours besoin de cordées autonomes. Tout ça risque fort bien d’être très très enrichissant !

Le stage reste ouvert à tous, débutants comme confirmés.  Evidemment, on se débrouillera pour faire un petit entraînement au TA avant le stage, certainement une sortie au rocher de Bayonne mais peut-être aussi des voies au rocher St Barthélémy. Pour les débutants, essayez de participer à un max de sorties falaise et aux éventuelles sorties orientées grandes voies et TA. On vous tiendra informés.

Question tarif et deadline maintenant. Le tarif du stage est de 320€ pour 4 jours, 400€ pour 5 jours. Possibilité de payer en 2 fois par chèques.
Ce qui est compris dans le tarif :
– Le trajet bateau (passagers et véhicules)
– L’hébergement
– Les repas du mercredi soir au dimanche soir hors petits-déjeuners (les repas pendant les traversées sont à vos frais)
– L’encadrement de qualité
– Le prêt de matériel

Ne sont pas compris les trajets voiture, il s’agira de partager les frais entre vous.

Le prix des billets de bateau augmentant avec le temps, nous avons décidé de nous y prendre bien à l’avance. Le club se charge de réserver les billets pour tous ceux qui se seront inscrits et auront payé avant le 20 novembre. Une fois les billets réservés, il n’y aura plus possibilité de remboursement.

Il vous restera la possibilité de vous inscrire au stage au delà de cette date mais on ne gèrera pas vos billets de bateau.
Dans ce cas, merci de nous contacter avant de réserver pour voir si une voiture supplémentaire est nécessaire. Le club vous remboursera jusqu’à 60€ sur un trajet piéton ou 160€ si une voiture est nécessaire.

Stage adultes au Destel ou l’art de passer entre les gouttes

« La vie ce n’est pas attendre que les orages passent, c’est apprendre comment danser sous la pluie. »

Sénèque

Le week-end de l’Ascension est depuis longtemps le moment où le club organise son stage grandes voies avec les adultes les plus motivés. Cette année, après avoir longtemps hésité avec le Vercors, mon dévolu s’est jeté sur le Destel, juste à côté de Toulon. Tout plein d’avantages à cette destination : ce n’est pas loin, les voies sont récentes, le topo super clair, les orientations variées, et surtout, surtout, il fait toujours beau à Toulon… Toulon, la ville la plus ensoleillée de France !

J’avais d’ailleurs plus peur de la chaleur qu’autre chose mais on avait survécu au rocher St Julien, à Orpierre… j’avais confiance. Après une organisation rondement menée, le camping réservé et la date approchant, les prévisions météo me font m’inquiéter un peu. Puis beaucoup. Elles sont incertaines, mais quelques jours avant, on savait déjà qu’on n’allait pas trop bronzer sur les parois. A tel point que l’avant-veille, j’envoie un message au groupe pour sonder le degré de motivation et voir si ce n’est pas plus sage d’annuler. J’ai vite compris que non, ce n’était pas une option ! Les 12 inscrits étaient partants à 200%. Alors feu !

Jour 1 : Coudon

On décolle donc de Cagnes-sur-Mer le jeudi matin. La pluie nous accompagne sur le trajet et on n’est pas très optimistes dès notre arrivée au camping. On monte le camp, on enfonce des sardines au marteau, on mange tranquillement, on profite de la gentillesse de Jade, notre voisine de 6 ans qui nous offre une partie de son gâteau d’anniversaire et on prend la décision que pour la première demi-journée, on ira au Coudon où quelques petites grandes voies de 3 ou 4 longueurs nous attendent sur un beau caillou gris. Marche d’approche courte, retraite facile en cas de pluie, c’est parfait.

La troupe se déplace donc jusqu’au secteur et descend jusqu’au pied de falaise par une via corda qui met déjà dans l’ambiance. On avait plus ou moins prévu les cordées au camping, principalement des cordées de deux afin de maniper un max. Comme on est trois à encadrer (Seb, Yannick mon stagiaire DE et moi), ça s’y prête bien. Sandrine et Phil sont les premiers à partir dans « Petit bras », 3 longueurs en 5c max. Je décolle rapidement avec Brice et Jean-Luc dans « Bains publics », 3 longueurs en 5b max. A côté, Yannick s’occupe de Xavier et Djé dans « Colle qui peut », 3 longueurs en 5c max, Seb gère Saliha, pour qui c’est la première sortie falaise de sa vie (!) avec Alexis dans « Le chêne »,  3 longueurs en 5b max. Tout à droite, Cécile dirige la cordée avec Sandra et Laura dans « La Zuma », 3 longueurs en 5c max.

Le temps se maintient à peu près malgré quelques gouttes de temps en temps. Ma cordée est la première à parvenir au sommet et on prend la décision de redescendre en rappels pour faire une seconde voie, bientôt suivis par l’ensemble des cordées. C’est parfait, ça fait pratiquer. Seule Saliha décide de rentrer tranquillement par la marche retour, déjà bien éprouvée par cette première expérience. Jean-Luc et Brice suivent les traces de Philippe et Sandrine dans « Petits bras » tandis que ces derniers prennent « Bains publics » à l’assaut avec Yannick. Pour ma part, je m’engage dans « Saint Maclou », 2L 5c max avec Laura. Seb choisit la ligne qui nous croise, « Colle qui peut », avec Sandra qui part en tête dans la L1 et Cécile. Les trois gars restants, Alexis, Xav et Djé vont s’aventurer dans « la Zuma ».

Il est bien tard quand la dernière cordée arrive au sommet. Certains ont déjà fait le voyage jusqu’au camping pour profiter d’une douche bien méritée. La météo a tenu, c’est déjà bien. Aucun incident majeur pour cette première journée, juste la rencontre avec une couleuvre pour Phil et Sandrine.

A part Saliha qui est une grande débutante, tout le monde a déjà au moins un peu d’expérience en grandes voies.  Certains ont déjà fait plusieurs stages, d’autres ont suivi le cycle grandes voies cette année et se sont forgé pas mal des connaissances nécessaires à l’autonomie. Avec trois encadrants, on est en totale confiance.

Pour cette première soirée au camping, c’est le classique spaghetti bolo ! Certains préparent le repas, d’autres lisent le topo et nous, nous avons les yeux rivés sur la météo. Inutile de faire de grands plans, tout est trop incertain, on verra le lendemain.

Jour 2 : Destel

On se réveille sous un temps maussade. Les radars météo nous annoncent que ça va être compliqué le matin. Après délibération et plutôt que d’attendre sans rien faire au camping, on décide d’aller faire de la couenne (comprenez des voies d’une seule longueur) sur un secteur proche de la route dans les gorges d’Ollioules. On se fait cueillir par la pluie dès notre arrivée. Seb monte au premier secteur « Multiplex » et nous annonce que ça passe, c’est un peu abrité. Un peu, en effet. On se retrouve donc à installer des moulinettes sur un caillou blanc et plein de salpêtre, à quelques mètres au dessus de la route. Autant dire que je ne suis pas emballé. Mais bon, ça n’arrête pas nos vaillants grimpeurs qui s’acharnent dans des voies plus ou moins humides jusqu’au 6b. Au bout d’un moment, je propose au groupe de s’entraîner à faire quelques manips : conversion et remontée sur corde ! Pas si facile, mais tout le monde se prête au jeu et nous, au sol, on rigole bien.

Comme on était persuadé de ne pas rester trop longtemps, on avait laissé les sandwichs au camping. Au final, le temps semble s’améliorer alors Philippe et Jean-Luc font l’aller-retour tandis qu’on se déplace vers un autre secteur tout proche en bas du Destel : Béato.
On mange dans le lit du Destel, la pluie revient avec quelques gouttes puis semble nous laisser un bon créneau. Une nouvelle prise de décision s’impose : 2 grandes voies nous lorgnent juste au dessus, « les Temps modernes », 4L 5c+ max et « Kangourou express », 3L 5c+ max. Nos grimpeurs sont à fond, malgré la fatigue de la matinée. Je pars dans « les Temps Modernes » avec Sandrine, suivis de Phil et Xav. Yannick gère l’autre voie en cordée avec Cécile et Brice, suivis d’Alexis et Laura.
Seb restera à faire des couennes avec Djé, Saliha et Sandra. Et c’est au son des cris de Djé en prise avec un 6c+ costaud que nous faisons l’ascension de nos voies, somme toute très sympas. On aura même le droit à quelques rayons de soleil ! Certains comme Xav et Laura commencent à prendre la confiance en partant en tête dans les 5c. Au sommet, on hésite entre descendre à pied ou le rappel. Finalement, le rappel l’emporte. 50m sur corde, c’est plus facile, même si un peu plus long. Et puis ça fait encore travailler les manips.

Retour sur le plancher des vaches, on retrouve Seb et son groupe à la voiture pour le retour au camping. Jean-Luc, assisté par ses commis, s’active pour nous préparer son célèbre colombo tandis que Djé nous réjouit d’un peu de guitare alors que certains se motivent pour un plouf dans la piscine chauffée.  C’est le soir où Camille nous rejoint, prise par le boulot jusqu’à maintenant. On espère qu’elle nous apporte une météo clémente en plus de son radieux sourire…

Jour 3 : Cimaï

Les matins se suivent et se ressemblent… grave. Petite pluie, accalmies, doutes et décisions difficiles. On avait pourtant bien préparé nos itinéraires et cordées la veille, mais il s’avère une fois de plus trop risqué de partir dans des grandes voies d’ampleur. Seb nous dit qu’au Cimaï, il doit y avoir un secteur qui ne prend pas trop la pluie. On tente le coup, parce que pour rien au monde je ne retrournerai au Multiplex ! Arrivés sur place, Seb fait la visite touristique, lui qui connaît bien cette célèbre falaise. Moi, je m’occupe de regarder s’il y a des grandes voies qui marchent. Ca a l’air pas si mal : la première longueur de « Philomène » est à l’abri et Cécile en profite pour partir dedans avec Alexis et Yannick, qui continueront encore 2 longueurs au dessus dans « Impromptu », 6b max. Seb suit la cordée avec Saliha et Jean-Luc, mais feront les deux longueurs suivantes de la « Jean Bert » pour une voie en 5a max.

De mon côté, j’embarque le reste de la troupe en direction d’une grotte percée suspendue bien à l’abri. Phil et Brice s’y rendent par Bound, 5a qui tape fort, suivis par Camille, Sandra et Xav. Djé, Laura et Sandrine choisissent l’option facile par « Contact » en 4. Une fois le mini rappel pour redescendre dans la grotte effectué, 3 lignes s’offrent à nous. Brice part dans « Intérieur jour », 5c rigolo. Sandra choisit « Golfe d’ombre » en 4a et Djé « la Dédé » en 4a également. C’est assez incroyable de trouver des longueurs faciles dans cet endroit qu’il est difficile de décrire. C’est un long et large boyau percé par le haut.

A la sortie de la grotte, Brice continue par mégarde dans le 5c « Focolara », Xav « la Dédé » en 4c et Djé poursuit dans « La quête du saint spit » en 4c également. On se retrouve tous à l’étage du dessus, certains devant passer de nouveau dans un boyau horizontal pour arriver au pied des longueurs sommitales. Phil m’envoie dans « Grosse pintade technique » en 6a, Djé termine par le 5c « A capella » et Camille dans « Gésualdo » en 5b. De là, on hésite sur la descente mais j’ai envie de repasser par les grottes alors chaque cordée descend à l’étage pour retraverser le boyau horizontal, faire un rappel jusqu’au sommet de la grotte et descendre dedans jusqu’au sol.

Le temps d’organiser toutes ces manips, on croise Seb, Saliha et Jean-Luc qui ont terminé leur première voie et viennent eux aussi visiter la grotte. Quand notre groupe est au sol pour manger un bout, on aperçoit Cécile, Alexis et Yannick dans le haut de « L’étroit chamelier », 6b max. La pause est fatale pour certains et Phil, Sandrine, Sandra et Djé décident d’aller faire une petite visite au charmant village d’Evenos, juste en face du Cimaï, qui surplombe les gorges du Destel.

Avec les autres, on décide de repartir où Seb et Yannick étaient le matin. Xav s’attaque à la L1 de la Jean Bert, avec sa dalle mouillée en 4b. Laura opte pour la Philomène et continue dans la Jean Bert avec Brice, tandis que je continue avec Xav et Camille dans la Philomène au caillou douteux et aux cotations qui laissent dubitatif… Camille enquille le 5b pas facile et un brin péteux avant de se retrouver face à une renfougne peu inspirante. Le topo n’est pas clair et elle continue tant bien que mal pour sortir dans une petite niche pour faire le relais. Derrière, je mule pas mal pour sortir ce passage en chaussures et Xav y laisse toute son énergie. On aperçoit sur notre gauche Laura, bien concentrée dans son méga rappel de 50m, réceptionnée par Seb tout en bas. Je passe devant pour la dernière longueur en 5c, bien plus facile mais bien engagée. Seule Camille me rejoint, Xav préférant nous attendre plus bas. Il était tellement usé qu’il en a laissé 2 dégaines dans la voie sans s’en rendre compte !
Plus tard,  dans la voiture, on lira les commentaires sur Camp to Camp avec Camille pour lire que la renfougne est plutôt 6b… On valide !

Après cette longue journée, on se retrouve tous au camping pour une soirée guitare et fous rires. L’ambiance est au top et Seb nous gratifie de quelques accords en duo avec Djé. C’est une belle soirée où chacun y va de ses anecdotes du jour et de ses ressentis. Tout le monde semble heureux d’être là et moi, ça me touche assez profondément. On travaille si fort au club pour arriver à ces quelques instants où tout prend sens…

Mais les bonnes choses ont une fin et la fatigue est là pour tout le monde. On se dit à demain, en espérant que la météo soit un peu meilleure pour le dernier jour.

Jour 4 : retour au bercail

Peine perdue ! Il pleut une bonne partie de la nuit, et on se réveille au milieu des flaques. Certaines tentes ont pris l’eau et on doit plier sous la pluie. La décision est prise de retourner vers l’est, vers le Blavet où l’après-midi semble un peu plus prometteur. On arrive à la Bouverie et la pluie finit par cesser. Du parking, on voit les falaises détrempées. Cette fois, ça ne fonctionnera pas. On mange sur les tables de pique-nique, un dernier café et c’est le retour sur Cagnes.

Fin abrupte qui laisse un petit goût d’inachevé mais inévitable. On pourra dire qu’on aura eu pas mal de chance dans notre malchance. 4 jours de pluie, mais 3 jours d’activité tout de même. On regrettera de n’avoir pas vraiment vu le Destel au final, mais on a découvert quelques coins sympas et on sait déjà qu’on y reviendra. Et puis on le sait, l’escalade, au final, n’est qu’un prétexte à passer du temps ensemble, à construire les liens de confiance forts qu’exigent notre activité. Et pour ça, on aura été servi. Pour ma part, le groupe m’a conquis et comme dirait Xav quand il a bu : avec eux j’irais au bout du monde !

Stage jeunes à Buis-les-Baronnies

Cette première semaine des vacances de Pâques fut l’occasion pour le club de retourner à Buis-les-Baronnies. En effet, nous avons déjà effectué un stage adultes au Rocher St Julien, mais cette fois, c’est avec les enfants que nous venons découvrir le calcaire du Parc Régional des Baronnies provençales.

C’est donc avec 21 enfants entre 8 et 16 ans, 2 encadrants professionnels et 4 parents que nous nous déplaçons après une organisation menée d’une main de maître principalement par Cécile, qui participera d’ailleurs avec nous les deux premières journées, profitant d’un déplacement de sa fille Léane pour un stage régional non loin de là.

Jour 1 : le trajet, le campement, Ubrieux

J’avais donné rendez-vous à 8h30 à Donatienne, maman de Milo participant au stage au garage pour récupérer le matériel. Tentes, tables, barnum, vaisselle et matériel d’escalade chargés, on retrouve à 9h à Sauvaigo les enfants et  Sébastien qui de son côté était parti chercher le minibus du comité à St Jeannet de bon matin. Organisation des 5 véhicules faisant le trajet, dispatch des enfants, un petit bisou d’au revoir et c’est parti pour environ 3h de route… sans compter le gros bouchon qu’on se prend à Cannes à cause d’un accident !

J’arrive le premier au camping des Castors à Pierrelongue, à 10 minutes de Buis, un peu avant 13h. Très vite, c’est toute la troupe qui débarque. Cécile était déjà là avec Léane et Mathis, ainsi que Gabriel, Esteban et Timéo. Une partie du camp était déjà montée, mais il restait pas mal à faire. Après un premier repas, on s’organise pour finir le campement : tentes restantes, barnum, coin cuisine, frigos, électricité… Tout ça nous prend un peu de temps et c’est vers 15h que nous décollons pour aller découvrir notre premier site d’escalade : Ubrieux. Nous choisissons ce site car il est facile d’accès, les premières voies se trouvant à quelques mètres du parking. Malheureusement, le club de Briançon est déjà sur place et nous contraint à remonter le sentier pentu le long de la falaise : pas si simple !

Finalement, on parvient à trouver un coin qui nous convient et les enfants commencent à grimper. La plupart ont une assez bonne expérience de la falaise, et les moulinettes sont vite installées pour ceux qui ne grimpent pas encore trop en tête. Les voies sont longues (35m) et l’équipement peu homogène. Mais les enfants sont motivés en ce premier jour et ça grimpe jusque bien tard.

Nous retrouvons Sarah et Toni qui étaient restés au campement et qui avaient déjà préparé le repas. Génial ! Le temps pour le groupe de se doucher et tout le monde met les pieds sous la table : pâtes bolo au menu. Il est déjà tard lorsqu’on désigne les volontaires pour la vaisselle. Tout est organisé pour la première nuit, rendez-vous au petit matin.

Jour 2 : rincée à la Baume Rousse

Le campement se met en action étonnamment tôt. On avait demandé aux enfants de se lever à 8h dernier délai mais le seul qui aura profité jusqu’au bout de son duvet, c’est Sandro. Les autres sont sur le pied de guerre bien avant. La nuit a été fraîche mais ça va, on a connu pire, les enfants ont plutôt bien dormi et nous aussi. C’est le pain qui se fait attendre, alors les enfants dévorent les quatre-quarts et les pots de Nutella. Lorsque le pain arrive, on prépare rapidement les sandwichs avant de décoller pour le secteur de droite de la Baume Rousse, quelques kilomètres plus loin que la veille.

Lorsque nous arrivons à 28 sur le secteur, on fait un peu peur et les quelques cordées présentes nous libèrent rapidement l’espace. Sur la droite, de belles envolées de 30m entre 4c et 6c+. Juste à côté, de petites voies en 4 bien équipées pour s’entraîner à grimper en tête avec les relais accessibles à pied. Parfait pour nous. Sébastien s’occupe des voies longues, moi je refais un petit briefing sur la manip de haut de voie avec les petites. Romane, Mélia, Anaïs, Zoé, Sidonie, Margot et Elise commencent donc leur séance en tête. Elles m’impressionnent tant elles s’appliquent. La concentration est au rendez-vous.

Du côté des grands, ils font vite le tour du secteur et nous décidons de les envoyer avec Cécile dans la partie la plus déversante de la falaise. Les jeunes ont déjà bien grimpé quand nous décidons de faire la pause repas. J’en profite alors pour retrouver Sandro, Mathéo, Mathis, Léane et Gabriel aux prises avec des voies dans le 7ème degré. En bas, la séance reprend sous l’oeil de Sébastien mais en milieu d’après-midi, nous sommes cueillis par une belle averse. Avec les grands nous sommes à l’abri, mais le reste du groupe se fait rincer et doit plier bagage en catastrophe. L’averse passe vite mais les parois sont trempées. Avec Sébastien on décide de laisser les grands sur place avec Cécile, de ramener le reste du groupe au camping et de revenir ensuite pour terminer la séance.

Fin de journée, retour au campement et à sa routine du soir : douche, riz poulet curry, dodo.

Jour 3 : Baume Noire

Le matin du troisième jour est toujours sous le signe de l’efficacité. Même les petites sont plutôt rapides et après le petit-déjeuner et la préparation des sandwichs, nous arrivons au parking de la falaise. Cette fois, la marche d’approche est un peu plus longue mais pas très dure non plus. Et c’est bien sûr lorsque nous posons les sacs au pied de la paroi qu’Antoine se rend compte qu’il a oublié son baudrier ! Il gagne donc un aller-retour qui lui fera faire un peu plus attention pour la suite du séjour.

Le groupe est déjà bien rôdé et c’est parti pour l’installation des moulinettes. Sur la gauche, des voies entre 4a et 5c, l’occasion pour tous de mettre en pratique tout ce qui a été appris jusqu’ici : la manip du relais doit être faite sans notre présence à côté ! Sur la droite, des voies plus dures dont un 7a et un 7b. Mathis, Sandro, Mathéo et Gabriel enchaînent rapidement le 7a. Léane mettra un essai de plus mais y parviendra finalement avant de laisser la moulinette pour ceux qui veulent s’y essayer. Antoine parviendra même au sommet !
Mathis enchaîne également le 7b à vue et donne les méthodes aux suivants, ce qui profite à Mathéo et Gabriel qui enchaînent flash. Sandro tombera sous le relais avant son essai victorieux.

Pendant ce temps, le reste du groupe écume les voies en 4 et 5 de la falaise, tantôt en tête, tantôt en moulinette. Certains expérimentent leurs vrais premières chutes, notamment Lino qui s’en colle une belle dès sa première voie ! Le métier qui rentre.

Cette fois, la pluie nous atteint quelques minutes après que nous soyons retournés aux voitures. Encore une belle averse qui ne durera pas mais qui nous donnera la nuit la plus fraîche du séjour… Ce qui ne nous empêchera pas de lancer une première soirée loup-garou.

Jour 4 : grandes voies à la Baume Rousse

J’avais envisagé de faire de la grande voie pendant le séjour mais je ne savais pas trop sous quel format et si ça allait être possible avec tout le groupe. Le secteur de droite de la Baume Rousse se prête bien à ça avec une quinzaine de voies faciles en 2 longueurs. Lorsque j’en discute avec Seb, il est confiant, il pense qu’on peut laisser les grands retourner travailler des voies dans les dévers en autonomie tandis que nous gérons le reste du groupe dans les grandes voies. OK, c’est décidé, on le tente.

Arrivés au pied de la falaise, on se répartit les rôles. Seb va installer 2 cordes pour que nous puissions circuler de haut en bas. Moi, je fais un briefing rapide sur l’assurage en corde à double, l’assurage du haut, et je fais les cordées. On se retrouve avec 6 cordées composées d’un leader, un assureur et une des petites. Elise, pas très en forme depuis le matin, décide de rester au sol. Pareil pour Zoé, un peu impressionnée par la hauteur.

On a donc de gauche à droite :
– Esteban C, Milo et Mélia
– Timéo et Mani
– Esteban P et Lino
– Lia, Anaïs et Romane
– Antoine, Donatienne et Sidonie
– Léa et Margot

Et c’est parti pour la grosse mission. Seb gère les premiers relais pendant que j’organise au sol. Puis, une fois que tout le monde est parti, je remonte aux R1 pour gérer les 3 de droite. Seb est au milieu des L2 pour garder un oeil sur l’ensemble. Finalement, je me retrouve aux deuxièmes relais tandis que Seb redescend aux R1. C’est une joyeuse pagaille mais tout le monde s’en sort bien ! On se retrouve tous au sommet et avant de redescendre en rappel, je dois gérer un pipi d’Anaïs. En même temps on est parti depuis un bon moment. Le temps d’installer quelques cordes en fixe et on commence à redescendre. Premier rappel pour la plupart, 50m plein gaz ! Les jeunes sont bons, pas impressionnés pour un sou, ce qui est moins le cas de Donatienne qui se doit de rester stoïque pour garder bonne figure. Après 3 allers-retours pour Seb et moi, il est 14h lorsque tout le monde revient au sol ! On a réussi mais quelle aventure !

Les jeunes sont bien fatigués, pas tant par l’escalade que par le soleil et l’attente un peu longue. Ou peut-être d’avoir supporté les petites chantant la chanson du séjour en boucle : Jour 1 de Louane. Gros respect à Seb qui a dû l’entendre un million de fois dans le camion ! On propose un sondage pour voir qui veut rester. La majorité du groupe veut rentrer. Seuls Mélia, Romane et Esteban restent avec Seb pour rejoindre le groupe des grands tandis que je rentre au camping pour faire une sieste bien méritée.
Sébastien, lui, se prendra de nouveau un belle averse avant de rentrer ! 2-0 pour lui.

Pâtes au thon, loup-garou, belle ambiance pour la dernière veillée.

Jour 5 : Ubrieux et vieilles voitures

Dernier matin, rangement du camp. Les jeunes se lèvent un peu plus tard, la fatigue est là. Malgré tout, on se débrouille bien. On sait qu’on n’a pas beaucoup de temps avant de prendre la route et une fois tout le matériel rentré dans les voitures, on choisit de retourner à Ubrieux en espérant que les voies proches du parking soient libres. Heureusement, c’est bien le cas. On investit la place. Ici le pied de falaise est plat, c’est un peu plus facile pour nous à encadrer. Malgré leur séjour dans les pattes, les jeunes font preuve d’une belle énergie. Increvables, ce qui n’est pas notre cas. En revanche, un rallye de vieilles voiture a choisi justement ce jour pour passer sur la route juste derrière nous. C’est bruyant mais on n’a pas le choix de s’en accommoder. Les jeunes ont à peu près 2h d’escalade. Ils sont efficaces une fois de plus. On prend notre dernier repas dans la prairie en regardant Sandro mettre un essai dans un 7b+ bloc. Il sera le dernier à redescendre avant la photo de groupe sans Gabriel que sa mère est venue chercher la matin au camping et c’est déjà l’heure de repartir pour Cagnes.

Bilan

Ce stage s’annonçait bien cette année, avec une majeure partie des jeunes inscrits dans les groupes compet ou le cours parents/enfants. On ne s’était pas trompé, car la motivation a été présente tous les jours et l’ambiance était au top. Le comportement des enfants a été exemplaire et on n’a eu aucune crise majeure à surmonter. Les grands ont aidé les petits, les petits ont assuré comme je n’imaginais pas qu’ils pouvaient le faire. Je leur dis à tous un grand bravo et leur exprime ma fierté de les voir évoluer comme ça à la fois dans leur escalade mais surtout dans les autres aspects de la vie en communauté.

Evidemment, tout ça ne serait pas possible sans la présence de quelques parents pour nous soulager de la gestion du campement et là aussi, cette année encore, nous avons été bien servis. Merci à Toni, Sarah, Emmanuel et Donatienne pour avoir préparé les repas et géré tout plein de petites choses nous laissant pleinement dispo pour l’encadrement en escalade. Vous êtes embauchés pour l’an prochain ! Je vous laisse avec tout plein de photos du séjour et le mot de la fin : zoin.

Jour 1

Jour 2

Jour 3

Jour 4

Jour 5

Stage grandes voies pour les adultes : direction le Destel !

A l’ouest de Toulon, un peu au nord d’Ollioules, se trouvent les gorges du Destel. Ces gorges sont riches du point de vue géologique mais aussi chargées d’histoire et de légendes. Dans un site qualifié par Victor Hugo de « Vaux d’angoisse » le torrent offre un spectacle unique de rochers à pic aux formes fantastiques, marmites de géants, cirques, grottes et ponts naturels. Quel meilleur lieu pour venir user la peau de nos doigts sur un calclaire blanc offrant toutes les orientations et difficultés, dans des voies parcourant des arêtes, naviguant entre les jardins, pour atteindre des développés de parfois 200m ?

Mesdames, messieurs, le stage grande voie de l’Ascencion se déroulera donc au Destel du jeudi 18 au 21 mai. Il est ouvert à tous les adultes du club, quelque soit le niveau.

Le stage est limité à 20 places. Premier arrivé, premier servi. Merci de bien vouloir remplir le formulaire ci-dessous. Votre réservation sera effective lorsque nous aurons reçu votre paiement. Le tarif est de 180€  pour les 3 nuitées sous tente au camping Orly d’Azur à Six-Four (sauf changement), les repas (hors pique-nique du premier jour et petits déjeuners), et l’encadrement. . Clôture des inscriptions le 4 mai !

Pour l’organisation, le départ se fait le jeudi matin tôt : rendez-vous à Sauvaigo à 7h pour la gestion du covoiturage.

Stage de Pâques pour les enfants à Buis-les-Baronnies : début des inscriptions

Ça y est, les inscriptions pour le tant attendu stage enfants des vacances de Pâques sont ouvertes. Le stage concerne les enfants à partir de 10 ans. Cette année, c’est direction la Drôme provençale du côté de Buis les Baronnies.

Le stage se déroulera durant la première semaine des vacances de Pâques, du lundi 17 au vendredi 21 avril au camping les Castors à Pierrelongue, entre Molans sur Ouvèze et Buis les Baronnies.

Le club louera 2 minibus pour le transport des troupes et on attend la participation de parents si nécessaire. Ce stage est un moment important de la vie de club, avec des liens qui se créent entre les enfants, mais aussi entre les moniteurs (Sébastien et Sylvain)  et les jeunes. Il offrira comme chaque année de bons moments d’émotions, et de grands épisodes sportifs. Nous comptons sur vous pour vous inscrire en masse !
Pour ceux qui se demandent comment ça se passe, je vous conseille de lire le résumé du stage de l’année précédente à Toulon.

Pour ce qui est des inscriptions, vous trouverez tous les documents nécessaires ici : la fiche d’inscription et la fiche sanitaire. Ces deux documents, ainsi que le règlement de 225€ (en liquide, chèque à l’ordre de l’US Cagnes Escalade) doivent être remis à Cécile, Sébastien ou Sylvain pour réserver votre place. Il est également possible de payer par virement en indiquant bien le nom de l’enfant. Merci de nous faire une demande de RIB par mail le cas échéant.

Attention, les places sont limitées à 30 et les documents et le règlement doivent nous être remis avant le 26 mars impérativement !

Vous trouverez toutes les infos nécessaires dans ce document. Vous y trouverez notamment la liste du matériel à amener. Pour ce qui est des tentes et du matériel d’escalade, nous nous organiserons plus tard pour savoir ce qui manque ou ce qu’on a en trop.

Nous aurons besoin de quelques parents pour nous aider au bon déroulement du stage, transport et aide au campement. Si vous êtes disponibles et intéressés, n’hésitez pas à vous manifester. Une participation aux frais d’hébergement pourra être demandée. 

Venez nombreux !