Pour ce premier week-end de février les adultes du club de l’US Cagnes avaient pour ambition de grimper sur l’un des plus beaux calcaire du département en se rendant à Peillon et plus précisément sur le secteur « Jardiland ». Nous sommes donc dimanche matin sur le parking du parc Sauvaigo, il est presque 9h et nous attendons l’arrivée des derniers inscrits à la sortie. Nous parlons de la pluie des derniers jours et, selon la météo, du beau temps qui devrait s’installer dans la matinée. Pour l’heure l’ambiance est humide et nous avons quelques incertitudes sur la possibilité de pratiquer notre activité préférée sur un caillou sec. La question se pose, doit-on revoir les plans ? Après un instant de réflexion, nous optons pour la valeur sûre lorsque les jours précédents ont été pluvieux : le secteur de la Loubière situé à la Turbie.
Après avoir bondé quelques véhicules de la grosse vingtaine de personnes que nous sommes, nous prenons route et nous retrouvons sur le petit parking sur lequel nous jouons à tetris afin que tout ce beau monde puisse disposer de sa place de parking, les uns bloquant les autres, le dernier n’ayant pas vraiment intérêt à perdre ses clés. C’est le moment que choisit Éric pour agrandir sauvagement un trou déjà conséquent dans mon pantalon, le début d’une longue journée de joutes verbales. Nous nous chargeons de cordes et dégaines puis arpentons le chemin montant en un petit quart d’heure à la falaise. Nous établissons un camp de base plus ou moins au milieu de la falaise et nous nous regroupons sur la gauche là où les voies sont longues et abordables, parfaites pour l’échauffement.
C’est ainsi que Xavier, Philippe, Brice, Cécile, Roxane et bien d’autres se lancent à l’assaut des premiers relais. Dans ces voies prisues, personne ne rencontre de difficulté majeure et bientôt les 10 voies les plus à gauche sont toutes équipées de cordes vertes ou rouges. Les seconds de cordée peuvent désormais s’exprimer durant les 30 à 40 mètres d’escalade que chaque voie propose. Gautier, éternellement en short t- shirt, s’occupe de monter la corde dans « L’oblique » un 5c ainsi que dans le 6a « Sourire », toutes deux patinées et aérées. Vous l’aurez compris des voies d’époque ! Cécile, courageuse et sans excuse, va défier en tête « l’Olivier ». Elle libère la première longueur en 6a mais bute dans le crux de la seconde pendant que Thomas, toujours avide d’ascension verticale déroule dans » A la bonne franquette » un 5c interminable. Lucie se refait la main et les muscles à l’assurage en se demenant pour faire passer une corde de collectivité dans un grigri 2… Jean Pierre nous rejoint et se met dans le rythme en enchaînant rapidement plusieurs longueurs pendant que la discrète Laura, accompagnée du volubile Xavier s’essayent dans » Pédale douce » le 6c du secteur.
La petite aiguille tourne mais quelques monomaniaques refusent de s’alimenter sous prétexte qu’ils n’ont pas encore assez rentabilisé la matinée. Cependant, une petite heure plus tard, les lois biologiques l’emportent et nous nous retrouvons au centre de la falaise pour croquer dans nos sandwichs. Michèle s’occupe du dessert en nous partageant un sapide gâteau chocolat-framboise qu’elle nous a préparé avec amour. Le retour aux activités est marqué par un évènement : une assemblée de 10 personnes observant l’intrépide Roxane en grande difficulté pour clipper le deuxième point de « l’Oblique ». Les encouragements fusent et elle finit par se sortir de ce mauvais pas en mettant le doigt dans le scellement. Les puristes crient au scandale mais l’essentiel était bien de se sauver.
C’est à mon tour de m’élever un peu afin de prendre quelques clichés du haut où Xavier et Philippe seront mes principaux sujets du jour. Pour redescendre je profite de ce dernier, nous sommes donc Phillipe et moi d’un côté de la corde et Roxane de l’autre, sans surprise elle ne fait pas le poids et « s’envole » si facilement que cela la rend hilare. David, qui entend tout cela vient à la rescousse pendant que Madame la Présidente juge plus utile de photographier la scène. Julien qui, jusque là, faisait plutôt du tourisme chausse ses chaussons, se joue des prises toutes patinées et libère à son tour. Il sera suivi par Matthieu.
Le soleil que l’on attend depuis longtemps apparaît seulement et nous fait dire que nous avons, ce matin, pris la bonne décision. Sur la gauche de la falaise pas mal de candidats dont Eponine et un autre Matthieu s’essayent dans » Shanbhala », un 6a qui se joue tout là haut, à 35 mètres du sol. Eric et Stefano terminent leur séance dans » La directe monégasque ». L’horizon est désormais dégagé mais la journée touche à sa fin, un petit groupe discute manips pendant que les autres rangent le matériel. Le compte est bon ? Euh je crois ou pas. Nous descendons le chemin nous rapprochant de nos véhicules laissant dernière nous une journée pleine de taquineries, de camaraderie, d’enthousiasme et d’escalade. Ce fût un véritable plaisir, merci à tous et à très bientôt !