Pour ce week-end de la mi- février nous avions décidé d’explorer encore un peu plus le massif de l’Estérel et plus précisément les gorges du Blavet, proche de Roquebrune-sur-Argens, un haut lieu de l’escalade varoise.
Nous sommes donc dimanche matin, à l’heure au rendez-vous, joyeux à l’idée de pratiquer notre sport favori sur ce caillou d’exception, nommé la rhyolite, qui se forme à partir du refroidissement du magma. Eh oui, jadis, se trouvait ici un volcan aujourd’hui scindé en deux parties, l’une, restée sur le continent et étant donc le massif de l’Esterel que l’on connait aujourd’hui et l’autre étant les calanques de Piana situées en Corse.
Chargés de nos cordes et dégaines nous marchons tranquillement sur la large piste menant à la face sud, le décor est féerique.
Rapidement nous arrivons au pied des premières voies et décidons de nous échauffer à cheval sur deux secteurs voisins, soit « Jean No » et » L’écume des jours ».
Aujourd’hui nul besoin de moi pour placer des moulinettes, c’est une sortie d’adultes courageux et autonomes, chaque cordée ayant au moins une personne capable de grimper en tête.
Saliha et Phillipe commencent par « La Jeannot » et » la balade des thés », deux voies au relief inspirant pendant que Matthieu s’échauffe dans « l’instant thé » puis « thé errant », on peut dire que l’ouvreur Varois aime les jeux de mots.
Aude et Stéphanie choisissent « Le déserteur », un joli 5b à la ligne de faiblesse évidente puis Stéphanie qui souhaite compléter l’échauffement s’en va dans un autre 5b mais se trompe d’itinéraire et, sans le savoir, s’embarque dans » No good wall », le seul 6a du secteur. Elle peste un peu contre ce crux final puis consent à laisser deux dégaines pour redescendre en toute sécurité. Aude, toujours très volontaire et appliquée, grimpe à son tour puis réassure Stéphanie dans le fameux 6a. Cette fois-ci elle gravira la voie dans son intégralité et pourra récupérer son matériel. Pendant ce temps Oriana et Julien, qui étaient déjà sur place la veille pour faire de la « highline » ( sangle tendu à une certaine hauteur, l’idée étant d’évoluer dessus tel un funambule), débarquent et se font plaisir dans les voies roulantes du secteur » Jean No ».
Il est à noter que Phillipe fait réviser la manip à Saliha qui grimpera en tête et mettra à profit ces révisions. À côté, sur le secteur « L’écume des jours » Sigrid et Olivier qui parcourent » Minez la police » et » Piner le boloss », respectivement 5c et 6a, deux voies au départ un peu bloc. Juste à droite Camille et Eric s’essayent, avec plus ou moins d’élégance, dans le 6b qui donne son nom au secteur, une fort jolie voie avec un pas de bloc de caractère. Mathis et Alexis, après s’être échauffés, se décalent sur le secteur » Les gaulois » et se lancent dans » Kilucrucifix » une superbe ligne épurée pour une cotation annoncée à 7a+. Mathis fait parler la technique et sort la voie » à vue ». Machine ! Alexis après une première montée de repérage fera un très bel essai mais fera une toute aussi belle chute à seulement un mètre de la fin des difficultés. Gauthier tente également sa chance mais malgré son expérience certaine il coince un peu physiquement. Pas facile le septième degré..
L’heure a largement tourné et nous avons faim ! La pause déjeuner est donc déclarée puis après avoir mangé nos salades ou samndwichs, Sigrid, Aude et Saliha nous régalent de leurs gâteaux aux ingrédients réconfortants. Tout cela englouti et afin de revenir à l’équilibre calories engrangées contre calories dépensées, nous reprenons dare dare nos activités. Il est temps pour moi de me rendre utile, je chausse mes chaussons pour installer les moulinettes dans deux 6b de quarante mètres complètement majeurs nommés « Goudurix » et « Bidibulle party ». Le caillou est étonnamment chaud et je me dis que même au coeur de l’hiver il devient compliqué de grimper en face sud, tout du moins pour la performance, qu’il va peut être falloir viser des faces moins ensoleillées dans un avenir proche.
Eric s’empresse de s’encorder dans » Goudurix » pendant que Olivier s’encorde dans » Bidibulle party ». Tout deux rencontreront des difficultés dans les différentes sections dures mais trouveront plaisir à se hisser jusqu’aux relais. À son tour Camille fait un noeud puis grimpe tout là-haut, quarante mètres au dessus du plancher des vaches.
Pendant ce temps Mathis, toujours aussi motivé, cale les méthodes dans » la fureur du dragon » un 7c teigneux dans lequel il chutera dans ce qui sera le dernier essai du jour.
C’est l’heure de ranger le matériel et de compter les cordes. Tout est là, il ne nous reste plus qu’à retrouver nos véhicules et s’en aller retrouver nos vallées car nous sommes tous d’accord, le Var c’est bien mais rien ne vaut les Alpes maritimes !
Un grand merci à vous tous et spécialement aux filles qui nous ont nourri. C’était une bien belle journée, avec un groupe au top accompagné d’une ambiance de franche camaraderie.
Merci beaucoup les copains et à bientôt.