Petit bonus pour les participants du cycle grandes voies, en ce dernier week-end de juillet, j’ai donc amené 6 grimpeurs du côté italien, dans la vallée de l’Argentina sur le paretone di Loreto, à quelques kilomètres de Triora. Ce n’était donc pas pour admirer les sorcières mais bien pour grimper que nous nous donnons rendez-vous samedi matin pour environ 2h de route jusqu’au ponte di Loreto. Après détours non calculés, arrêt pour réservation de resto du soir et achat de ravitaillement, nous voilà donc garés à côté du pont, face au paretone, à préparer notre matériel.
La marche d’approche de 20 minutes nous fait descendre dans la rivière pour remonter en face en suivant un vague chemin. Ne connaissant pas la falaise, nous choisissons la prudence avec les deux voies les plus faciles : Yannick ira dans Verde Colline di Africa avec Laura et Jean-Luc, tandis que je pars avec Camille et Brice dans Festival, suivis de près pas Djé et Alexis qui nous passerons devant dès le premier relais.
Il est 11h quand nous attaquons les voies, tout juste passées à l’ombre. Elle font pas loin de 200m, de quoi passer une bonne journée. Même si on est sur de la face nord, le caillou est un beau calcaire bien sculpté, les voies suivant les lignes de faiblesses entre les petites terrasses. Au fil des longueurs, on croise de belles sections de rocher mais parfois quelques passages où le sécateur est bienvenu et où il faut un peu creuser sous la terre pour trouver des prises. Clairement les voies ne souffrent pas de surfréquentation !
Dans Festival, on progresse tranquillement, Alexis et Djé ouvrant la voie, ce qui me permet de laisser Camille ou Brice grimper en tête, même dans le beau 6a en dièdre. En revanche, les relais manquent de confort, surtout pour trois et on est surpris du choix de leur emplacement. Du coup, on ne parvient pas vraiment à s’arrêter manger, même quand on voit la cordée de Yannick bien installés sur une terrasse et que Laura nous envoie la photo de leur tablée !
Djé et Alexis terminent la voie une heure avant nous et nous attendent tranquillement au sommet. Les deux autres cordées sortent simultanément. Le retour se fait pas de vagues sentes pour retrouver facilement la route qui mène au pont. Arrivés aux voitures on trouve un mot rédigé en Italien nous expliquant qu’un porte-feuille a été trouvé. Je me rends compte que c’est le mien ! Camille, la bilingue du groupe, appelle le numéro. Un groupe d’ouvriers marocains travaillant sur le pont l’a trouvé à la rivière. Incroyable ! On les retrouve au village plus bas, tout y est. Après un grand merci, on décide d’aller se rafraîchir et se débarbouiller dans une rivière. Je me souviens d’une arrivée de canyon assez sympathique non loin d’ici, le rio Boetto. On se gare à côté du cimetière au bord de la rivière pour un bon plouf dans les quelques vasques finales. Grand dieu que cela fait du bien !
Un peu plus propres, nous remontons vers le village d’Andagna, là où le resto a été réservé. Nous laissons les voitures sur le spot de camping sauvage que j’avais utilisé quelques années auparavant à quelques centaines de mètres du village pour aller mangerdans la trattoria du coin. C’est simple, c’est sympa, c’est raviolis pour tout le monde ! Fin de journée, retour aux voitures, certains sortent les tentes, d’autres préfèrent la belle étoile.
Au petit matin d’une nuit plus ou moins réparatrice, on s’émerveille de la vue sur le village et la vallée, on compte nos boutons de moustiques et on sort le petit déjeuner. On sait que la falaise est au soleil jusqu’à 11h, on ne se presse pas. On laisse l’humidité de la nuit sécher doucement et on organise les cordées. Yannick, Laura et Jean-Luc iront dans Festival. Avec Camille, je pars devant dans la via delle Winx, un peu plus soutenue. Djé, Brice et Alexis nous suivront mais on se garde l’option de bifurquer dans Verde colline di Africa si on sent que ça fatigue trop.
Il est un peu plus que 10h lorsque nous arrivons au pied des voies. On trouve rapidement notre départ et je pars dans un 6b pas évident dans un caillou un poil péteux. Camille le rejoind, déjà bien entamée et le me laisse le 5c suivant. Sage décision pour un 5c pas facile du tout et à l’itinéraire un peu biscornu. Alexis nous suit en tête, manque un point dans le 5c, se fait un peu peur mais s’en sort avant que je n’ai à intervenir. Ils continueront dans la voie plus facile empruntée la veille par l’autre cordée. Nous avec, Camille, on se sent de continuer. Après un 5a terreux, on enchaîne deu longueurs en 6a et 6b en fissures plutôt sympas malgré une pause obligatoire pour couper une énorme ronce avant de retrouver la cordée de Djé à notre droite. A notre gauche, ça progresse bien également, on aperçoit Laura en tête qui galère à trouver un point caché derrière une touffe d’herbe.
On continue et Camille part en tête dans un 6a, je prends le relais dans le dernier 6b et elle finira dans el dernier 5c pas facile et où la végétation a bien repoussé. On sort tous à peu près en même temps vers 15h30, bien épuisés. Malgré l’ombre et le petit air, il fait chaud et certains ont terriblement mal aux pieds ! Nous sommes heureux de pouvoir mettre les baskets et anticipons de les mettre de nouveau dans la rivière. On termine les restes des repas, saucisson et fromage, et c’est reparti pour la descente. Cette fois, pas de problème de porte-feuille, on range tout dans les voitures et on descend la vallée pour retourner se rafraîchir au rio Boetto avant la route retour et les inévitables bouchons du péage de Vintimille un dimanche soir d’été…
Au final, ce fût une fois de plus un super week-end où le temps à filer rapidement. Pas de temps mort, mais sans se presser. Tout s’est bien goupillé : les voies, la rivière, le resto, le spot de camping. A refaire donc, même si les voies ne sont pas particulièrement majeures et gagneraient à être plus parcourues pour un peu de nettoyage. On reviendra certainement, armés de sécateurs.
Merci pour ce superbe reportage qui donne envie de vous rejoindre quand la forme sera revenue
A bientôt