Il est des jours où l’on se lève en sachant que la journée ne va pas être de tout repos… Ce dimanche matin, le corps courbaturé, la peau des doigts détruite par le contest de la veille, je sens qu’il va falloir plus qu’un café pour sortir de la léthargie matinale.
Je retrouve Seb et les adultes à Sauvaigo à 9h, on décolle rapidement pour Pont du Loup, direction l’Ermitage. Garés au parking, les difficultés commencent. Rassembler tout le monde, passer des coups de fil à ceux qui venaient directement, distribuer le matos… Il n’y a pas que moi qui suis mou ! On parvient tant bien que mal à attaquer la jolie marche d’approche au bord du Loup, jusqu’à l’embranchement fatidique où le chemin monte raide vers la paroi. Plus de Delphine et Isa ! J’apprends alors qu’elles se sont arrêtées. Comment ralentir tout un groupe en se perdant discrètement sur une marche d’approche ?
Bon, tant pis pour elles, elles se débrouilleront. Le groupe se sépare en 2. Grosso modo, les « débutants » viennent avec Seb et moi pour titiller les voies de 3 longueurs, tandis que les aguerris se partagent en 4 cordées les 2 voies de 7 longueurs, en autonomie totale, et en simple contact radio avec nous.
Seules Marine et Claire resteront les pieds sur terre en enchainant en toute autonomie quelques premières longueurs.
Au pied des voies, il faut encore attribuer les cordées, vérifier que tout le monde a tout, définir un leader capable de grimper en tête et d’assurer les manips. Pas simple ! Surtout quand Cyril débarque alors que tout est calé et qu’il faut de nouveau adapter !
Le pire est passé, tout le monde est prêt, les premiers attaquent leur première longueur, Seb s’installe déjà au R1 de Camille danseuse étoile (5+, 5+, 5+) pour superviser le tout. Il aura avec lui André, Justine et Virginie. Moi, je prends le jumar pour grimper dans Chasseurs de miel (5, 5+ 6a), juste à sa gauche dans la cordée Isa, Delph et Sandra, tout en gardant un oeil sur les deux cordées autonomes à ma gauche que sont Brice et Xavier, ainsi que David et Cyril dans Super Louise (6a, 5+, 5+).
Et ça marche bien ! Seb a toujours un relais d’avance sur moi, ça nous permet de garder un oeil sur tout le monde. Car nos grimpeurs , s’ils se débrouillent bien, commettent bon nombre d’erreurs ! Les manips en salle, c’est une chose. Rajoutez le stress de la hauteur, l’émotion de la grimpe en tête et vous perdez une bonne partie de vos moyens. On corrige, on conseille, on surveille. Finalement, après de petits réarrangements de parcours qui ont laissé Brice en situation indélicate et à qui Sandra pourra dire un gros merci, tout le monde se retrouve sur la main courante sommitale. Il ne reste plus qu’à attaquer les rappels. Et par expérience, on sait que c’est long !!
Je m’attèle à installer le premier et descends au fractionnement pendant que Seb s’occupe des grimpeurs en haut. C’est long, mais ça avance bien. L’ombre nous rattrape, on commence à avoir froid, il est temps d’en finir. Soulagement et satisfaction quand tout le monde est en bas ! Des grimpeurs des grandes voies de 7 longueurs, seuls Cécile, Alexis et Marina sont dans les temps. Les autres en auront encore pour un moment, alors après s’être assuré qu’ils n’avaient plus besoin de nous, on décide d’aller étancher notre soif au bar de Pont du Loup.
Tout le monde est bien crevé, mais les sourires sont là. J’aime ce moment où je peux enfin me détendre et écouter les anecdotes des uns et des autres, un bon verre à la main.
Rendez-vous à la prochaine sortie, où on ira cette fois s’arracher la pulpe des doigts sur les grès d’Annot !