Cette première semaine des vacances de Pâques fut l’occasion pour le club de retourner à Buis-les-Baronnies. En effet, nous avons déjà effectué un stage adultes au Rocher St Julien, mais cette fois, c’est avec les enfants que nous venons découvrir le calcaire du Parc Régional des Baronnies provençales.
C’est donc avec 21 enfants entre 8 et 16 ans, 2 encadrants professionnels et 4 parents que nous nous déplaçons après une organisation menée d’une main de maître principalement par Cécile, qui participera d’ailleurs avec nous les deux premières journées, profitant d’un déplacement de sa fille Léane pour un stage régional non loin de là.
Jour 1 : le trajet, le campement, Ubrieux
J’avais donné rendez-vous à 8h30 à Donatienne, maman de Milo participant au stage au garage pour récupérer le matériel. Tentes, tables, barnum, vaisselle et matériel d’escalade chargés, on retrouve à 9h à Sauvaigo les enfants et Sébastien qui de son côté était parti chercher le minibus du comité à St Jeannet de bon matin. Organisation des 5 véhicules faisant le trajet, dispatch des enfants, un petit bisou d’au revoir et c’est parti pour environ 3h de route… sans compter le gros bouchon qu’on se prend à Cannes à cause d’un accident !
J’arrive le premier au camping des Castors à Pierrelongue, à 10 minutes de Buis, un peu avant 13h. Très vite, c’est toute la troupe qui débarque. Cécile était déjà là avec Léane et Mathis, ainsi que Gabriel, Esteban et Timéo. Une partie du camp était déjà montée, mais il restait pas mal à faire. Après un premier repas, on s’organise pour finir le campement : tentes restantes, barnum, coin cuisine, frigos, électricité… Tout ça nous prend un peu de temps et c’est vers 15h que nous décollons pour aller découvrir notre premier site d’escalade : Ubrieux. Nous choisissons ce site car il est facile d’accès, les premières voies se trouvant à quelques mètres du parking. Malheureusement, le club de Briançon est déjà sur place et nous contraint à remonter le sentier pentu le long de la falaise : pas si simple !
Finalement, on parvient à trouver un coin qui nous convient et les enfants commencent à grimper. La plupart ont une assez bonne expérience de la falaise, et les moulinettes sont vite installées pour ceux qui ne grimpent pas encore trop en tête. Les voies sont longues (35m) et l’équipement peu homogène. Mais les enfants sont motivés en ce premier jour et ça grimpe jusque bien tard.
Nous retrouvons Sarah et Toni qui étaient restés au campement et qui avaient déjà préparé le repas. Génial ! Le temps pour le groupe de se doucher et tout le monde met les pieds sous la table : pâtes bolo au menu. Il est déjà tard lorsqu’on désigne les volontaires pour la vaisselle. Tout est organisé pour la première nuit, rendez-vous au petit matin.
Jour 2 : rincée à la Baume Rousse
Le campement se met en action étonnamment tôt. On avait demandé aux enfants de se lever à 8h dernier délai mais le seul qui aura profité jusqu’au bout de son duvet, c’est Sandro. Les autres sont sur le pied de guerre bien avant. La nuit a été fraîche mais ça va, on a connu pire, les enfants ont plutôt bien dormi et nous aussi. C’est le pain qui se fait attendre, alors les enfants dévorent les quatre-quarts et les pots de Nutella. Lorsque le pain arrive, on prépare rapidement les sandwichs avant de décoller pour le secteur de droite de la Baume Rousse, quelques kilomètres plus loin que la veille.
Lorsque nous arrivons à 28 sur le secteur, on fait un peu peur et les quelques cordées présentes nous libèrent rapidement l’espace. Sur la droite, de belles envolées de 30m entre 4c et 6c+. Juste à côté, de petites voies en 4 bien équipées pour s’entraîner à grimper en tête avec les relais accessibles à pied. Parfait pour nous. Sébastien s’occupe des voies longues, moi je refais un petit briefing sur la manip de haut de voie avec les petites. Romane, Mélia, Anaïs, Zoé, Sidonie, Margot et Elise commencent donc leur séance en tête. Elles m’impressionnent tant elles s’appliquent. La concentration est au rendez-vous.
Du côté des grands, ils font vite le tour du secteur et nous décidons de les envoyer avec Cécile dans la partie la plus déversante de la falaise. Les jeunes ont déjà bien grimpé quand nous décidons de faire la pause repas. J’en profite alors pour retrouver Sandro, Mathéo, Mathis, Léane et Gabriel aux prises avec des voies dans le 7ème degré. En bas, la séance reprend sous l’oeil de Sébastien mais en milieu d’après-midi, nous sommes cueillis par une belle averse. Avec les grands nous sommes à l’abri, mais le reste du groupe se fait rincer et doit plier bagage en catastrophe. L’averse passe vite mais les parois sont trempées. Avec Sébastien on décide de laisser les grands sur place avec Cécile, de ramener le reste du groupe au camping et de revenir ensuite pour terminer la séance.
Fin de journée, retour au campement et à sa routine du soir : douche, riz poulet curry, dodo.
Jour 3 : Baume Noire
Le matin du troisième jour est toujours sous le signe de l’efficacité. Même les petites sont plutôt rapides et après le petit-déjeuner et la préparation des sandwichs, nous arrivons au parking de la falaise. Cette fois, la marche d’approche est un peu plus longue mais pas très dure non plus. Et c’est bien sûr lorsque nous posons les sacs au pied de la paroi qu’Antoine se rend compte qu’il a oublié son baudrier ! Il gagne donc un aller-retour qui lui fera faire un peu plus attention pour la suite du séjour.
Le groupe est déjà bien rôdé et c’est parti pour l’installation des moulinettes. Sur la gauche, des voies entre 4a et 5c, l’occasion pour tous de mettre en pratique tout ce qui a été appris jusqu’ici : la manip du relais doit être faite sans notre présence à côté ! Sur la droite, des voies plus dures dont un 7a et un 7b. Mathis, Sandro, Mathéo et Gabriel enchaînent rapidement le 7a. Léane mettra un essai de plus mais y parviendra finalement avant de laisser la moulinette pour ceux qui veulent s’y essayer. Antoine parviendra même au sommet !
Mathis enchaîne également le 7b à vue et donne les méthodes aux suivants, ce qui profite à Mathéo et Gabriel qui enchaînent flash. Sandro tombera sous le relais avant son essai victorieux.
Pendant ce temps, le reste du groupe écume les voies en 4 et 5 de la falaise, tantôt en tête, tantôt en moulinette. Certains expérimentent leurs vrais premières chutes, notamment Lino qui s’en colle une belle dès sa première voie ! Le métier qui rentre.
Cette fois, la pluie nous atteint quelques minutes après que nous soyons retournés aux voitures. Encore une belle averse qui ne durera pas mais qui nous donnera la nuit la plus fraîche du séjour… Ce qui ne nous empêchera pas de lancer une première soirée loup-garou.
Jour 4 : grandes voies à la Baume Rousse
J’avais envisagé de faire de la grande voie pendant le séjour mais je ne savais pas trop sous quel format et si ça allait être possible avec tout le groupe. Le secteur de droite de la Baume Rousse se prête bien à ça avec une quinzaine de voies faciles en 2 longueurs. Lorsque j’en discute avec Seb, il est confiant, il pense qu’on peut laisser les grands retourner travailler des voies dans les dévers en autonomie tandis que nous gérons le reste du groupe dans les grandes voies. OK, c’est décidé, on le tente.
Arrivés au pied de la falaise, on se répartit les rôles. Seb va installer 2 cordes pour que nous puissions circuler de haut en bas. Moi, je fais un briefing rapide sur l’assurage en corde à double, l’assurage du haut, et je fais les cordées. On se retrouve avec 6 cordées composées d’un leader, un assureur et une des petites. Elise, pas très en forme depuis le matin, décide de rester au sol. Pareil pour Zoé, un peu impressionnée par la hauteur.
On a donc de gauche à droite :
– Esteban C, Milo et Mélia
– Timéo et Mani
– Esteban P et Lino
– Lia, Anaïs et Romane
– Antoine, Donatienne et Sidonie
– Léa et Margot
Et c’est parti pour la grosse mission. Seb gère les premiers relais pendant que j’organise au sol. Puis, une fois que tout le monde est parti, je remonte aux R1 pour gérer les 3 de droite. Seb est au milieu des L2 pour garder un oeil sur l’ensemble. Finalement, je me retrouve aux deuxièmes relais tandis que Seb redescend aux R1. C’est une joyeuse pagaille mais tout le monde s’en sort bien ! On se retrouve tous au sommet et avant de redescendre en rappel, je dois gérer un pipi d’Anaïs. En même temps on est parti depuis un bon moment. Le temps d’installer quelques cordes en fixe et on commence à redescendre. Premier rappel pour la plupart, 50m plein gaz ! Les jeunes sont bons, pas impressionnés pour un sou, ce qui est moins le cas de Donatienne qui se doit de rester stoïque pour garder bonne figure. Après 3 allers-retours pour Seb et moi, il est 14h lorsque tout le monde revient au sol ! On a réussi mais quelle aventure !
Les jeunes sont bien fatigués, pas tant par l’escalade que par le soleil et l’attente un peu longue. Ou peut-être d’avoir supporté les petites chantant la chanson du séjour en boucle : Jour 1 de Louane. Gros respect à Seb qui a dû l’entendre un million de fois dans le camion ! On propose un sondage pour voir qui veut rester. La majorité du groupe veut rentrer. Seuls Mélia, Romane et Esteban restent avec Seb pour rejoindre le groupe des grands tandis que je rentre au camping pour faire une sieste bien méritée.
Sébastien, lui, se prendra de nouveau un belle averse avant de rentrer ! 2-0 pour lui.
Pâtes au thon, loup-garou, belle ambiance pour la dernière veillée.
Jour 5 : Ubrieux et vieilles voitures
Dernier matin, rangement du camp. Les jeunes se lèvent un peu plus tard, la fatigue est là. Malgré tout, on se débrouille bien. On sait qu’on n’a pas beaucoup de temps avant de prendre la route et une fois tout le matériel rentré dans les voitures, on choisit de retourner à Ubrieux en espérant que les voies proches du parking soient libres. Heureusement, c’est bien le cas. On investit la place. Ici le pied de falaise est plat, c’est un peu plus facile pour nous à encadrer. Malgré leur séjour dans les pattes, les jeunes font preuve d’une belle énergie. Increvables, ce qui n’est pas notre cas. En revanche, un rallye de vieilles voiture a choisi justement ce jour pour passer sur la route juste derrière nous. C’est bruyant mais on n’a pas le choix de s’en accommoder. Les jeunes ont à peu près 2h d’escalade. Ils sont efficaces une fois de plus. On prend notre dernier repas dans la prairie en regardant Sandro mettre un essai dans un 7b+ bloc. Il sera le dernier à redescendre avant la photo de groupe sans Gabriel que sa mère est venue chercher la matin au camping et c’est déjà l’heure de repartir pour Cagnes.
Bilan
Ce stage s’annonçait bien cette année, avec une majeure partie des jeunes inscrits dans les groupes compet ou le cours parents/enfants. On ne s’était pas trompé, car la motivation a été présente tous les jours et l’ambiance était au top. Le comportement des enfants a été exemplaire et on n’a eu aucune crise majeure à surmonter. Les grands ont aidé les petits, les petits ont assuré comme je n’imaginais pas qu’ils pouvaient le faire. Je leur dis à tous un grand bravo et leur exprime ma fierté de les voir évoluer comme ça à la fois dans leur escalade mais surtout dans les autres aspects de la vie en communauté.
Evidemment, tout ça ne serait pas possible sans la présence de quelques parents pour nous soulager de la gestion du campement et là aussi, cette année encore, nous avons été bien servis. Merci à Toni, Sarah, Emmanuel et Donatienne pour avoir préparé les repas et géré tout plein de petites choses nous laissant pleinement dispo pour l’encadrement en escalade. Vous êtes embauchés pour l’an prochain ! Je vous laisse avec tout plein de photos du séjour et le mot de la fin : zoin.
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